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La CEMAC décroche 100 milliards$ pour son économie


Dans une démonstration spectaculaire de confiance internationale, la session extraordinaire de la CEMAC tenue à Yaoundé le 16 décembre 2024 a marqué un tournant historique pour l’Afrique centrale. Comme le rapporte 237online.com, la reconstitution des ressources de l’IDA21 du Groupe de la Banque Mondiale à hauteur de 100 milliards de dollars ouvre des perspectives inédites pour la transformation structurelle de la sous-région.

Une mobilisation sans précédent des bailleurs internationaux

Le Palais de l’Unité de Yaoundé a accueilli un parterre exceptionnel de décideurs financiers internationaux. La présence remarquée d’Abebe Aemro Selassie, Directeur Afrique du FMI, d’Ousmane Diagana, Vice-Président de la Banque Mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, et du Dr. Serge N’Guessan, représentant la BAD, témoigne d’une mobilisation sans précédent des partenaires au développement.

Cette convergence des institutions financières internationales vers Yaoundé n’est pas le fruit du hasard. Elle traduit une nouvelle dynamique initiée sous l’impulsion conjointe du président camerounais Paul Biya et de son homologue centrafricain Faustin-Archange Touadéra, président en exercice de la CEMAC. L’objectif ? Transformer radicalement le visage économique de l’Afrique centrale.

Un ambitieux programme de transformation énergétique

L’annonce phare de ce sommet concerne l’organisation en 2025 d’une conférence dédiée au financement du secteur énergétique à travers la Mission M300. Cette initiative conjointe de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement vise à combler le déficit crucial en infrastructures énergétiques qui freine le développement de la sous-région.

Cette conférence sur l’énergie représente une opportunité unique pour moderniser nos infrastructures et accélérer l’industrialisation de notre région”, souligne un expert de 237online.com spécialisé dans les questions énergétiques. Le choix de mettre l’accent sur l’énergie n’est pas anodin : il répond à une demande croissante du secteur privé et des populations pour un accès fiable à l’électricité, condition sine qua non du développement économique.

Une nouvelle approche du développement économique

Les dirigeants de la CEMAC ont adopté une série de mesures novatrices visant à moderniser l’architecture financière de la communauté. Parmi les décisions majeures :

  • L’engagement vers une politique d’endettement privilégiant les financements concessionnels
  • Le renforcement de l’indépendance des institutions financières régionales
  • Une meilleure gestion de l’exposition des banques aux dettes souveraines
  • La production et la diffusion régulière de données économiques fiables

Ces mesures s’inscrivent dans une vision plus large de transformation structurelle de l’économie sous-régionale. L’objectif est de réduire la dépendance aux matières premières en favorisant la diversification économique et l’émergence d’un secteur privé dynamique.

Un accent particulier sur la transparence financière

Une innovation majeure concerne le secteur extractif. Les entreprises pétrolières et minières devront signer, avant le 30 avril 2025, des conventions de compte séquestre pour les fonds de restauration des sites (Fonds RES). Cette mesure vise à garantir une meilleure traçabilité des revenus du secteur extractif et une gestion plus responsable des ressources naturelles.

Cette exigence de transparence représente un changement de paradigme dans la gestion des ressources naturelles en Afrique centrale”, analyse un expert financier basé à Yaoundé. “Elle devrait contribuer à renforcer la confiance des investisseurs internationaux.”

Des perspectives prometteuses malgré les défis

Si les défis restent nombreux, notamment la baisse des réserves de change observée depuis 2024, les perspectives apparaissent encourageantes. Les progrès réalisés depuis 2016 dans la mise en œuvre des réformes structurelles commencent à porter leurs fruits, comme en témoigne l’évolution positive des indicateurs macroéconomiques entre 2016 et 2023.

La présence massive des partenaires internationaux à Yaoundé et leur engagement financier substantiel témoignent d’une confiance renouvelée dans le potentiel de la sous-région. La CEMAC semble désormais bien positionnée pour amorcer une transformation profonde de son économie, avec un accent particulier sur :

  • La modernisation des infrastructures énergétiques
  • La diversification économique
  • Le renforcement du secteur financier
  • L’amélioration de la gouvernance

Le sommet de Yaoundé marque ainsi le début d’une nouvelle ère pour la CEMAC, caractérisée par une ambition renouvelée et un soutien international renforcé. Reste maintenant à transformer ces engagements en réalisations concrètes pour le bénéfice des populations de la sous-région.

Par Christiane Tamoura Engo pour 237online.com



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