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Journée Internationale des Droits de l’Homme au Cameroun


10 Décembre 1948- 10 Décembre 2024. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) a 76 ans. Joignons nos voix à celles des autres hommes de la planète pour célébrer cet anniversaire.

En effet, le 10 Décembre 1948, les nations du monde, après avoir constaté les affres causées par la seconde guerre mondiale, s’étaient réunies à New York pour dire : « Plus jamais ça ». Elles ont donc adopté la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme comme « l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l’esprit, s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation, de développer le respect de ces droits et libertés… ».

76 ans après, la situation dans le monde, ne semble pas avoir évoluée significativement: guerre Russo-ukrainienne; guerre au moyen Orient, prise de pouvoir et conservation du pouvoir par la violence et par la force, prolifération des bandes armées, terrorisme et autres, caractérisent le monde actuel. De plus, les tensions entre les puissances du bloc occidental et celles du bloc oriental font planer le spectre d’une nouvelle guerre froide.

Au Cameroun, malgré quelques éclaircis observés ça et là, la situation des droits de l’homme présente un tableau globalement sombre, davantage terni par des violations multiples et multiformes. En effet, les incursions répétées et intempestives du Ministre de l’Administration Territoriale (MINAT) dans la vie et le fonctionnement des associations et des partis politiques sont des abus de pouvoir intolérables et inacceptabless une démocratie. De même, la suspension par le MINAT du REDAHC (Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique Centrale) et de REAH OUT qu’il a justifié avec des arguments fallacieux, après son incursion foireuse dans le PCRN (Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale), doit être condamnée avec fermeté.

La torture ne s’est jamais aussi bien portée qu’en cette année 2024: les images montrant les traitements inhumains et dégradants subis par l’artiste LONGUE LONGUE, le Sous-préfet d’Idabato et Me TAMFU, taraudent encore les esprits ; le comble, c’est que le gouvernement ne semble pas avoir tiré les leçons de son récent passage devant la commission des Nations Unies contre la torture. Les arrestations arbitraires et les détentions illégales ne reculent pas. Les prisons sont toujours surpeuplées : en 2023, on dénombrait 34 419 détenus pour une capacité d’accueil de 20 955 places, soit un taux d’occupation de 164.25%. 19 109 sont des détenus provisoires soit 55, 52%. La corruption et les détournements des deniers publics, devenus rampants compromettent la capacité du gouvernement à respecter ses obligations de tirer le meilleur profit de toutes les ressources disponibles pour mettre en œuvre les droits économiques, sociaux et culturels (DESC). Toute chose qui impacte négativement la vie des camerounais en général et particulièrement ceux, nombreux, qui sont dans une précarité extrême.

Le thème de cette année « Nos droits, notre avenir, maintenant », vient nous rappeler que les droits humains concernent tout le monde, affectent tout le monde partout, tous les jours. En raison de sa place centrale dans nos vies, chaque individu, chaque communauté, chaque peuple doit se mobiliser pour dénoncer et condamner toute violation ou toute atteinte à ses droits et se donner les moyens de construire un avenir meilleur.

Charlie TCHIKANDA.
Directeur Exécutif LDL



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