Issa Tchiroma Bakary, candidat à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, a été empêché d’embarquer à l’aéroport de Yaoundé ce matin par un commissaire agissant « sur instruction directe de la Présidence ». L’ancien ministre voulait se recueillir sur la tombe d’Ahmadou Ahidjo au Sénégal. Une interdiction de voyager qui fait déjà du bruit dans la classe politique camerounaise et soulève des questions sur la liberté de mouvement des candidats.
La présidence bloque le voyage vers Dakar
Issa Tchiroma Bakary n’a pas mâché ses mots dans sa déclaration. «Lorsqu’un candidat à l’élection présidentielle est empêché de voyager, c’est tout un peuple qu’on empêche de respirer», a-t-il déclaré avec amertume.
L’objectif de ce voyage au Sénégal était pourtant symbolique : rendre hommage au premier président camerounais dont la dépouille repose toujours à Dakar depuis des décennies.
Mais les autorités en ont décidé autrement. Le commissaire présent à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen a catégoriquement refusé l’embarquement, brandissant des instructions présidentielles.
Appel à la mobilisation de l’opposition
Cette mesure restrictive ne décourage pas le candidat de 70 ans. «C’est la preuve éclatante que le système en place redoute la vérité et craint la transition que nous portons», a-t-il affirmé dans son message aux Camerounais.
Tchiroma Bakary, qui fut ministre de la Communication sous Paul Biya pendant plusieurs années, appelle désormais à l’union sacrée. «Opposition, société civile, diaspora, patriotes lucides, unissons-nous pour dire stop à la confiscation du pouvoir».
L’ancien ministre assure que les «vrais candidats, ceux qui incarnent le changement, sont toujours persécutés». Une façon de se présenter comme victime du système qu’il a pourtant longtemps servi.
Cette interdiction de sortie du territoire intervient dans un contexte électoral déjà tendu au Cameroun, avec plusieurs candidatures controversées pour l’élection d’octobre prochain.
«Ils ont la force. Nous avons le peuple. Et l’histoire est de notre côté», conclut Tchiroma dans sa déclaration qui circule déjà massivement sur les réseaux sociaux.
Cette restriction préfigure-t-elle d’autres mesures contre les candidats d’opposition ?
