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Issa Tchiroma ► Les hommes de l’ombre révélés


Dans les coulisses de la présidentielle 2025, Issa Tchiroma Bakary n’est pas seul.
Derrière le tribun du Grand Nord, se cache une machine politique discrète, calculée et redoutablement efficace.
Pendant que Paul Biya et son entourage misaient sur la routine, Tchiroma, lui, a bâti une équipe d’élite : stratèges, communicateurs, et fidèles capables de manœuvrer dans l’ombre.
Mais qui sont ces hommes qui portent sa voix, structurent son message et défient le système depuis l’arrière-scène ?
Plongée dans les secrets de la “Tchiroma Team”, le noyau dur d’une opposition plus organisée qu’elle ne le laisse paraître.

Chris Manengs, le cerveau de la communication

Son nom revient dans toutes les conversations politiques à Yaoundé.
Chris Manengs, jeune consultant en communication, est le directeur de campagne et porte-parole officiel d’Issa Tchiroma Bakary.
C’est lui qui orchestre chaque message, chaque visuel, chaque mot prononcé sur les plateaux télé.
Titulaire de diplômes en relations publiques et résolution de conflits, Manengs est décrit par ses proches comme “l’arme secrète du candidat”.

Le 19 octobre 2025, il publie un communiqué glaçant :

« Tous les mandats de communication sont désormais révoqués. Dorénavant, je suis le seul habilité à parler au nom de M. Tchiroma. »

Ce ton ferme a immédiatement repositionné la campagne : discipline, clarté, cohérence.
Fin stratège, Manengs a aussi convaincu Tchiroma de boycotter le Conseil constitutionnel, jugé “inféodé au pouvoir”.
Une décision risquée mais symbolique, devenue un acte de défiance contre le régime.

Souleymane Karamoko, le faiseur d’alliances

Dans l’ombre, un autre homme tisse des liens décisifs : Souleymane Karamoko, ancien cadre du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) de Cabral Libii.
Lui, c’est le diplomate de terrain.
Après sa démission du PCRN, il rejoint Tchiroma, séduit par “un discours franc, sans hypocrisie politique”.
Dans l’Adamaoua, il est devenu le visage du FSNC, coordonnant les meetings et la mobilisation communautaire.

« Il a su rallier des électorats fatigués des promesses. Là où Biya et Bello Bouba perdaient du terrain, Karamoko a ouvert la voie », explique un militant rencontré à Ngaoundéré.
Sa mission : transformer la frustration populaire en force électorale.
Et à ce jeu, il excelle.

Ibrahim Bouba, la jeunesse stratégique du septentrion

À Maroua, tous le connaissent : Ibrahim Bouba, 39 ans, coordinateur régional par intérim du FSNC.
Dynamique, rusé, connecté, il représente la nouvelle garde de la politique nordiste.
Conseiller municipal et homme de terrain, il connaît chaque chef de quartier, chaque dynamique communautaire.

« Quand Tchiroma descend à Maroua, c’est Bouba qui contrôle le terrain », confie un militant.
C’est lui qui a organisé les plus grandes mobilisations populaires du Nord.
Sous son impulsion, l’Extrême-Nord s’est imposé comme le cœur battant du mouvement Tchiroma.

Une stratégie calibrée pour le choc politique

Ces trois figures – Manengs, Karamoko et Bouba – forment un triangle d’équilibre :

  • la communication,
  • le terrain,
  • la jeunesse.

Ensemble, ils ont transformé une campagne annoncée comme marginale en mouvement populaire structuré.
Ils travaillent sans relâche, souvent sous surveillance, parfois menacés, mais toujours debout.

Comme le résume un membre de l’équipe :

« Tchiroma parle au peuple. Nous, on fait en sorte que le peuple l’entende. »

Dans les cafés de Douala ou sur les marchés de Garoua, leurs noms circulent déjà comme ceux des nouveaux artisans du changement.

Le Cameroun n’a peut-être pas encore élu son nouveau président…
Mais la “Tchiroma Team” a déjà gagné une bataille : celle de la conviction.



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