Alors que la scène politique camerounaise vit un tournant historique, un texte signé Jean-Pierre Du Pont, observateur aguerri de la vie politique nationale, remet en lumière le portrait d’un homme longtemps sous-estimé : Issa Tchiroma Bakary.
Ancien ministre de la Communication, ex-porte-parole du gouvernement et figure de la présidentielle 2025, Tchiroma apparaît, selon Du Pont, comme un maître du jeu politique, un stratège aux mille visages. Derrière le sourire affable, un calculateur redoutable ?
« Tchiroma, l’art de faire l’âne pour brouter le foin »
Dans son analyse au ton acéré, Jean-Pierre Du Pont dresse le portrait d’un “courtisan madré”, un homme rompu à l’art de la manœuvre.
« À l’image de Biya face à Ahidjo, il a su jouer les humbles pour s’approcher du trône, rasant les murs et multipliant les courbettes », écrit-il.
Cette stratégie de l’effacement tactique, selon l’auteur, aurait permis à Tchiroma de gravir les échelons, tout en se positionnant comme un acteur incontournable du pouvoir.
« Sous ses airs de fidèle serviteur se cache un stratège retors, prompt à révéler son vrai visage dès que le rapport de force lui devient favorable », poursuit Du Pont.
L’auteur compare même son parcours à celui de Paul Biya lui-même, passé maître dans l’art d’attendre son heure face à Ahmadou Ahidjo avant de s’imposer durablement.
Un “prédateur politique” à la manœuvre
Selon l’analyse, Issa Tchiroma n’est pas un politicien classique. Il incarne plutôt le caméléon du pouvoir, capable de changer de ton, de posture ou de discours selon les circonstances.
« L’homme docile s’est mué en prédateur politique. Le sourire s’est effacé, les crocs se sont découverts, et le flatteur d’hier est devenu le maître du jour », écrit Du Pont.
Cette lecture rejoint le sentiment de plusieurs observateurs qui estiment que le leader du FSNC a su, contre toute attente, imposer son nom dans un duel politique verrouillé.
Du Pont voit en lui un “politicien souple, insinuant, capable de feindre la dévotion pour mieux séduire le pouvoir”.
Une approche qui, pour ses partisans, relève du réalisme politique, mais pour ses détracteurs, de la ruse pure.
Le verdict de l’histoire : “Salut l’artiste !”
En conclusion, Jean-Pierre Du Pont estime que les historiens de demain retiendront le nom de Tchiroma comme celui d’un acteur rusé et redoutable du crépuscule de l’ère Biya.
« Lorsque, dans un ou deux siècles, les historiens se pencheront sur les dernières années de l’intermède Biya, ils diront sans doute à propos de Tchiroma : “Salut l’artiste !” »
Ce texte, publié sous le sceau de l’analyse indépendante, ne reflète pas nécessairement la ligne éditoriale des médias qui le relaient, mais il ouvre un débat fascinant sur la nature du pouvoir et du leadership au Cameroun.
Qu’on l’admire ou qu’on le critique, Issa Tchiroma Bakary reste une énigme politique : un homme qui a su, à force de patience, d’intelligence et de flair, s’imposer là où beaucoup avaient échoué.
Dans le Cameroun d’aujourd’hui, plus que jamais, le pouvoir se gagne autant par la tête que par les urnes.
