Alors que le pays sort à peine d’une séquence électorale tendue, le président Paul Biya, 92 ans, a prêté serment pour son neuvième mandat. Dans un discours de plus d’une heure, le chef de l’État a annoncé une « nouvelle dynamique » et promis un choc de réformes, notamment dans l’économie, la gouvernance et le social. Mais sur le terrain, l’impatience est réelle. « Le Cameroun n’a plus droit à l’erreur », souffle un enseignant interrogé à Nkol-Ewondo. La question qui plane : cette fois-ci, les engagements seront-ils tenus ?
Un discours qui cherche à rassurer
Devant l’Assemblée nationale réunie en congrès, Paul Biya a réaffirmé son engagement à « servir le peuple camerounais avec loyauté ».
Il a insisté sur trois priorités :
- Relancer l’économie, notamment via l’agriculture et l’énergie.
- Lutter contre la corruption, qu’il qualifie de « menace nationale ».
- Améliorer les conditions de vie, avec plus de logements, de centres de santé et d’accès à l’eau potable.
Plusieurs passages visaient à apaiser après les contestations :
« La République exemplaire doit être une République de tolérance, de civisme et de dialogue », a-t-il déclaré.
Relance économique et grands chantiers
Le président a rappelé les chantiers énergétiques censés sortir le pays des délestages : Lom-Pangar, Memve’ele, Mekin et l’exploitation du gaz.
Pour l’agriculture, il parle d’une « révolution agricole », avec production d’engrais « en quantité industrielle » pour réduire les importations.
Objectif affiché : accélération de la croissance et création d’emplois jeunes.
« C’est la seule voie pour réduire le chômage massif », a-t-il souligné.
Gouvernance, corruption et institutions
Paul Biya a admis que la corruption reste systémique et freine la confiance.
Il appelle à « une fermeté accrue ».
Cependant, certains observateurs restent prudents.
Un politologue de l’Université de Yaoundé II tempère :
« Les déclarations sont fortes. Ce qui compte désormais, ce sont les actes. »
La décentralisation, promise depuis plus de vingt ans, reste le point le plus attendu.
Le discours se veut rassembleur, volontariste et ambitieux.
Mais le pays reste divisé, les attentes sont immenses et la patience des jeunes s’amenuise.
La question que beaucoup se posent :
Cette fois-ci, le Cameroun entrera-t-il réellement dans la “Nouvelle Dynamique” annoncée ?



