L’ordonnance N°2025/002 du 18 juillet 2025 bouleverse l’écosystème des grandes entreprises camerounaises. ENEO, ALUCAM, SOSUCAM, CAMAIR-CO et des dizaines d’autres géants économiques peuvent désormais bénéficier de crédits d’impôt jusqu’à 80% pour leurs projets d’expansion. Cette révolution fiscale signée Paul Biya transforme radicalement les perspectives d’investissement des champions nationaux avec des économies potentielles de milliards de FCFA.
ENEO et secteur énergétique : bénéficiaires privilégiés
L’article 3 de l’ordonnance grandes entreprises Cameroun 2025 place «le secteur de l’eau et de l’énergie» en tête des priorités nationales. ENEO peut désormais financer ses projets d’extension du réseau électrique avec un crédit d’impôt de 75% pour les investissements supérieurs à 5 milliards FCFA.
La Camerounaise des Eaux (CDE) bénéficie des mêmes avantages pour l’extension de son réseau d’adduction. Les projets d’approvisionnement en eau potable des zones rurales entrent directement dans les Zones de Développement Prioritaire avec un crédit bonifié à 80%.
Les barrages hydroélectriques privés et les centrales solaires peuvent importer leurs équipements en franchise totale pendant cinq ans. Cette mesure révolutionne le financement des projets énergétiques au Cameroun.
Géants industriels boostés par les nouvelles incitations
ALUCAM, fleuron de l’industrie lourde camerounaise, peut moderniser ses installations avec des avantages fiscaux exceptionnels. L’article 7 accorde un crédit d’impôt majoré aux entreprises utilisant «des ressources naturelles nationales à hauteur d’au moins 50%».
SOSUCAM et les agro-industries bénéficient d’un double avantage : secteur agricole prioritaire et transformation locale. HEVECAM peut étendre ses plantations d’hévéa avec un soutien fiscal inédit de l’État camerounais.
CIMENCAM peut moderniser ses cimenteries avec exonération douanière totale sur les équipements industriels. Les nouvelles unités de production entrent dans la catégorie «industrie manufacturière» hautement privilégiée.
Les brasseries SABC et UCB peuvent automatiser leurs chaînes de production avec des économies fiscales substantielles. Leurs projets d’expansion régionale bénéficient du crédit d’impôt exportateur de 25% minimum du chiffre d’affaires.
CAMAIR-CO peut renouveler sa flotte aérienne avec les avantages du «secteur transport aérien». L’importation d’avions neufs bénéficie de l’exonération douanière pendant la phase d’installation.
Cette transformation fiscale permettra-t-elle l’émergence de nouveaux champions industriels camerounais ?