GPS mototaxi Cameroun s’impose comme l’arme secrète des autorités de l’Est : selon des chiffres internes, plus de 700 engins volés ont été localisés depuis 2019, dont 38 rien qu’au premier semestre 2025. Comment cette techno‑surveillance a‑t‑elle inversé la courbe de la criminalité ? Les réponses, chiffres à l’appui, bousculent les idées reçues.
« On a vu la courbe de la criminalité baisser », confie le gouverneur Grégoire Mvongo. Après l’installation de puces GPS sur les motos‑taxis, les forces de l’ordre ont arrêté de dangereux braqueurs dès Mboy et démantelé des gangs à Garoua‑Boulaï.
- 3200 propriétaires de motos ont déjà adhéré à la plateforme Indimy Tracking.
- 700 vols élucidés depuis 2019, un record salué par le Syndicat national des mototaxis (Synatotaxi).
« Sans le GPS, ce fléau n’aurait pas été éradiqué », insiste Armand Nangue, SG régional du Synatotaxi.
Cette avancée technologique, d’abord accueillie avec méfiance, séduit désormais les syndicats qui encouragent l’installation d’origine sur chaque moto neuve.
Grégoire Mvongo : « La jeunesse doit s’emparer de l’innovation »
Le gouverneur appelle les jeunes conducteurs à « sauver des vies » par l’usage massif du GPS. Les statistiques hebdomadaires, autrefois marquées par dix agressions mortelles, frôlent aujourd’hui zéro incident dans des villes comme Garoua‑Boulaï. Investissement moyen pour un traceur : 25 000 FCFA, un coût encore dissuasif pour certains, mais qui s’amortit dès la première alerte.
« Installer un GPS, c’est rendre la moto quasiment invendable sur le marché noir », rappelle Hamid Karzai Moussa, promoteur du service.
Les autorités envisagent même d’intégrer le GPS dans les nouvelles normes d’homologation. Une réforme qui pourrait inspirer d’autres régions, alors que la lutte contre les vols de motos reste critique sur l’axe Bertoua–Belabo.
Au‑delà de l’effet dissuasif, le GPS ouvre la voie à une économie numérique locale : formation de techniciens, création de dashboards de géolocalisation et partenariats public‑privé. Reste à savoir si la couverture mobile, encore inégale dans certaines communes, ne freinera pas cette dynamique.
Ces chiffres et témoignages suffiront‑ils à convaincre les mototaximen réticents à passer au tout‑GPS ?
