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Gestion déchets Cameroun ► 6 millions tonnes/an non traitées!


Le défi de la gestion des déchets au Cameroun prend des proportions alarmantes. Les autorités camerounaises viennent de lancer les états généraux sur la gestion des ressources en déchets urbains à Yaoundé, face à une situation devenue critique dans les principales villes du pays. Avec une production nationale atteignant 6 millions de tonnes de déchets par an, le système actuel de collecte montre ses limites, particulièrement dans la capitale où moins de la moitié des déchets sont ramassés.

Insalubrité urbaine Cameroun: solutions innovantes recherchées

L’événement, co-organisé par le Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain et celui de la Décentralisation, rassemble gouvernement, communes et experts en urbanisme pour deux jours de travaux intensifs. Selon Célestine Ketcha Courtès, Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, «le taux de collecte des déchets est respectivement de moins de 50% à Yaoundé et moins de 70% à Douala», révélant l’ampleur du problème dans les deux plus grandes métropoles du pays.

Cette situation préoccupante persiste malgré l’existence de dispositifs financiers comme les droits d’accises. Pour de nombreux experts présents, l’insuffisance des financements dédiés constitue la principale entrave à une gestion efficace des déchets urbains. Les ressources allouées ne permettent pas de couvrir l’ensemble des quartiers, particulièrement les zones d’accès difficile.

Le problème s’accentue avec l’urbanisation rapide que connaît le Cameroun depuis une décennie. La croissance démographique dans les centres urbains n’a pas été accompagnée par une adaptation proportionnelle des infrastructures de gestion des déchets. Résultat: des montagnes d’ordures défigurent régulièrement certains quartiers, créant des risques sanitaires majeurs pour les populations.

Les communes, désormais en première ligne depuis la décentralisation, font face à un défi colossal. La plupart d’entre elles ne disposent ni de l’expertise technique ni des moyens financiers nécessaires pour assurer efficacement cette mission. Certaines collectivités locales tentent néanmoins des initiatives innovantes, comme le tri sélectif ou la valorisation des déchets organiques.

Ces états généraux visent à formuler des recommandations concrètes pour améliorer drastiquement la situation. Plusieurs pistes sont explorées, notamment le renforcement des partenariats public-privé, l’amélioration des mécanismes de financement et la sensibilisation des populations aux bonnes pratiques environnementales.

La question cruciale reste cependant posée: ces concertations aboutiront-elles enfin à un système durable de gestion des déchets, capable de transformer le visage des villes camerounaises?

Par Alain-Claude Ndom pour 237online.com



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