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Franc-maçonnerie au Cameroun: divisions à 6 mois des élections!


La franc-maçonnerie camerounaise traverse une crise sans précédent à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025. Le Grand Orient de France devra statuer en juin prochain sur la reconnaissance d’une nouvelle obédience, le « Grand Orient du Cameroun« , portée par des personnalités influentes comme Yves Martin Ahanda Assiga, député et chirurgien renommé. Cette initiative, marquée par l’allumage symbolique des feux de la loge « Lumière du Cameroun » le 18 avril à Douala, révèle les profondes fractures au sein d’une communauté jadis discrète mais puissante, désormais écartelée entre ambitions politiques et querelles internes.

Dissensions maçonniques qui secouent l’échiquier politique national

Cette renaissance controversée de la franc-maçonnerie camerounaise s’inscrit dans un contexte électoral tendu. Les initiateurs du projet justifient leur démarche par la nécessité de « revivifier » une institution qu’ils estiment déconnectée des grands enjeux nationaux.

«On n’entend pas les maçons dans les grands débats de société alors qu’en octobre, notre pays organisera une présidentielle cruciale pour notre avenir en tant que peuple», confie l’un des frères impliqués dans ce projet.

La nouvelle loge « Lumière du Cameroun » n’est en réalité qu’un « rallumage » d’une structure historique, première loge maçonnique d’Afrique centrale, qui avait cessé ses activités il y a 93 ans. Cette résurrection symbolique est portée par des figures de premier plan: Olivier Behle, ancien président du Groupement interpatronal du Cameroun, Hervé Emmanuel Nkom, banquier influent, et Théodore Elessa, avocat reconnu.

Cependant, cette initiative suscite de vives oppositions au sein de la communauté maçonnique. De nombreux frères considèrent ces nouveaux venus comme de simples « dissidents » de la Grande Loge Unie du Cameroun (GLUC), elle-même affiliée au Grand Orient de France. On leur reproche notamment d’avoir enfreint le principe de non-mixité en participant à la création de la Grande Loge féminine du Cameroun en décembre 2017.

Le paysage maçonnique camerounais se complique davantage avec la présence de la Grande Loge nationale du Cameroun, affiliée à la Grande Loge nationale de France (GLNF), elle-même déchirée par des querelles internes autour de Pierre Moukoko Mbonjo, ancien ministre des Relations extérieures, grand maître depuis deux décennies.

Cette fragmentation du monde maçonnique intervient à un moment crucial de la vie politique camerounaise. Avec des membres revendiqués tant dans l’opposition que dans le pouvoir, ces loges pourraient jouer un rôle déterminant en cas de tensions post-électorales, comme le suggèrent certains initiés qui voient dans la franc-maçonnerie un espace privilégié de dialogue.

La décision du Grand Orient de France en juin sera-t-elle un facteur d’apaisement ou attisera-t-elle davantage les divisions au sein d’une communauté déjà profondément fracturée?

Par Alain-Claude Ndom pour 237online.com



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