Le football camerounais vit un paradoxe saisissant sur la scène continentale. Alors que Samuel Eto’o vient d’être nommé président de la Commission technique et de développement de la CAF ce samedi 26 avril, le Cameroun perd totalement son siège au comité exécutif pour la première fois depuis des décennies. Cette situation intervient dans un contexte où les clubs camerounais accusent 44 ans sans titre continental, illustrant un déclin d’influence préoccupant pour l’ancienne place forte du football africain.
Prestige CAF : l’ascension d’Eto’o face au déclin camerounais
Samuel Eto’o poursuit son ascension fulgurante dans les instances du football africain. Après sa prise de fonction à la tête de la FECAFOOT il y a quatre ans, l’ancien attaquant intègre désormais l’une des commissions les plus stratégiques de la CAF.
Cependant, cette réussite personnelle contraste violemment avec la situation nationale. Pour la première fois, aucun Camerounais ne figure parmi les vice-présidents de la CAF, dont voici la nouvelle composition :
- Premier Vice-Président : Fouzi Lekjaa (Maroc)
- Deuxième Vice-Président : Kurt Okraku (Ghana)
- Troisième Vice-Président : Pierre-Alain Mounguengui (Gabon)
- Quatrième Vice-Présidente : Bestine Kazadi Ditabala (RDC)
- Cinquième Vice-Président : Feizal Sidat (Mozambique)
«Redonner au football camerounais toute sa grandeur», promettait Eto’o lors de sa campagne en décembre 2021. La tâche s’avère titanesque alors que le Cameroun, qui a dominé le football africain pendant l’ère Issa Hayatou (président de 1988 à 2017), voit aujourd’hui sa représentativité en compétitions africaines réduite de quatre à deux places.
Cette perte d’influence institutionnelle s’ajoute aux difficultés sportives persistantes, avec des clubs systématiquement éliminés dès les tours préliminaires des compétitions africaines.
Samuel Eto’o pourra-t-il utiliser sa nouvelle position à la CAF pour inverser cette tendance ou assiste-t-on à un changement d’équilibre irréversible dans la géopolitique du football africain?