Plus de 5000 participants ont vibré au rythme du Festival Gouh Kaing lors de la 312ème édition de clôture du règne Pokam Max II. La majestueuse chefferie supérieure de Baham a accueilli le 17 août dernier une célébration culturelle d’une ampleur exceptionnelle, où tradition et modernité se sont harmonieusement entremêlées. Un événement qui confirme la vitalité des traditions Baham dans le Cameroun contemporain.
Le Festival Gouh Kaing transforme Baham en capitale culturelle
L’arrivée du ministre des Arts et de la Culture, accompagné d’une délégation ministérielle, a donné le ton de cette grand-messe culturelle. « Ça fait exactement neuf semaines que nous célébrons le Gouh Kaing. C’est un moment où le peuple Baham se rassemble pour honorer son histoire », témoigne un notable de la chefferie, les yeux brillants de fierté.
Place du marché Dzedze transformée en amphithéâtre à ciel ouvert. Les lampions éteints symbolisant la fin du règne de Sa Majesté Pokam Max II ont laissé place aux danses traditionnelles et aux activités économiques. Le raphia, cette plante sacrée qui fait la renommée de Baham depuis des générations, s’est retrouvé au cœur des échanges.
Un patrimoine vivant qui résiste au temps
L’événement biennal attire désormais l’attention de l’Unesco. Entre 5 et 15 ans au « Kaing », c’est dire la science et la patience nécessaires pour perpétuer cette tradition millénaire. Les jeunes initiés, âgés entre 5 et 15 ans, incarnent cette transmission intergénérationnelle qui fait la force du peuple Baham.
« Un Baham, un raphia » – le slogan résonne comme un appel à l’unité. Chaque visiteur repart avec sa plante symbolique, créant ainsi un réseau vivant de la diaspora Baham à travers le monde entier.
Samuel Ernest Ebele, préfet des Hauts plateaux, a souligné l’importance économique de l’événement. Les retombées dépassent le cadre culturel pour irriguer toute l’économie locale. Artisans, commerçants, hôteliers – tous profitent de cette effervescence qui redynamise la région de l’Ouest.
L’inscription sur la liste du patrimoine de l’Unesco reste l’objectif ultime. Cette reconnaissance internationale consacrerait définitivement le Festival Gouh Kaing comme trésor culturel mondial.
Comment préserver ces traditions face à la modernisation galopante?