Dans une décision judiciaire qui ébranle la conscience collective camerounaise, un mari meurtrier échappe à la prison ferme. Le 1er avril 2024, le tribunal de Douala a prononcé une peine stupéfiante de cinq ans avec sursis contre Éric Bekobo pour le féminicide de son épouse. Plus de 78% des Camerounais interrogés par 237online dénoncent cette sentence comme « une insulte à la mémoire de la victime ». Comment notre système judiciaire peut-il à ce point dévaloriser la vie des femmes?
La stratégie du « plaidé coupable » qui outrage le Cameroun entier
Le drame s’est déroulé le 18 novembre 2023 à Douala, lorsque Diane Yangwo, enseignante respectée de langue anglaise au Lycée bilingue de Nylon, a succombé à des violences conjugales. L’autopsie a révélé une «violence physique compliquée d’hémorragie interne abdominale». Pourtant, malgré la gravité des actes, Éric Bekobo a été condamné à seulement cinq ans avec sursis et une amende dérisoire de 52 000 FCFA.
Cette affaire met en lumière une faille béante dans notre législation. Selon Me Assira Engoute, avocat renommé, «cette décision suit techniquement les dispositions du code pénal camerounais qui stipulent qu’un accusé plaidant coupable échappe automatiquement à la peine maximale». Mais cette explication juridique est loin d’apaiser l’indignation populaire.
Justice camerounaise en question : quand la stratégie juridique l’emporte sur l’équité
Les statistiques sont alarmantes. En 2023, le Cameroun a enregistré 137 cas de féminicides, dont seulement 42% ont abouti à des condamnations fermes. C’est comme si notre système envoyait un message tacite que la vie d’une femme vaut moins de 60 000 FCFA.
La décision de la magistrate Dame Medou dans cette affaire soulève une question fondamentale : la justice camerounaise favorise-t-elle les stratégies juridiques au détriment de la justice réelle? En choisissant de plaider coupable, Éric Bekobo a habilement exploité une faille du système pour échapper à une peine sévère.
Cette affaire est d’autant plus révoltante que Diane Yangwo était une figure respectée dans sa communauté. Un ancien élève témoigne : «Madame Yangwo nous encourageait, nous les filles, à nous battre pour nos droits et notre indépendance. Quelle ironie tragique que le système qu’elle nous apprenait à respecter l’ait si mal protégée».
Et vous, pensez-vous que notre code pénal doit être réformé pour éviter que de tels criminels échappent à des peines justes? Partagez votre opinion dans les commentaires.