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Féminicide Cameroun : 5 ans avec sursis choque l’opinion !


Le scandale judiciaire qui secoue actuellement le Cameroun révèle les failles béantes d’un système qui peine à protéger les femmes victimes de violences conjugales. Après le drame qui a coûté la vie à une enseignante respectée, c’est maintenant la justice elle-même qui est sur le banc des accusés.

La stratégie du « plaidé coupable » récompensée par la justice camerounaise

Le 1er avril dernier à Douala, le tribunal a rendu un verdict qui a provoqué l’indignation générale : Éric Bekobo, responsable de la mort de son épouse Diane Yangwo, a été condamné à seulement cinq ans de prison avec sursis et une amende dérisoire de 52 000 francs CFA (environ 80 euros). La victime, enseignante d’anglais au Lycée bilingue de Nylon, avait succombé le 18 novembre 2023 à des violences conjugales ayant entraîné une hémorragie interne abdominale, comme l’a confirmé l’autopsie.

Nous avons recueilli les témoignages de proches qui décrivent une femme dévouée à ses élèves et à sa communauté, brutalement arrachée à la vie par celui qui avait juré de la protéger. Cette décision judiciaire soulève des questions fondamentales sur la valeur accordée à la vie des femmes dans notre système judiciaire.

L’explication juridique qui peine à convaincre l’opinion publique

Face à la vague d’indignation, Me Assira Engoute, avocat renommé au barreau camerounais, a tenté d’expliquer les fondements juridiques de cette décision controversée. Selon le juriste, la décision de la magistrate Dame Medou s’inscrit dans le cadre strict des dispositions du code pénal camerounais : « Lorsqu’un accusé plaide coupable, il échappe automatiquement à la peine maximale. Même pour un crime passible de la peine capitale, la condamnation ne peut excéder 10 ans en cas de plaidoyer de culpabilité. »

Cette stratégie judiciaire, habilement exploitée par Éric Bekobo, soulève une question brûlante : notre système pénal offre-t-il involontairement une échappatoire aux auteurs de féminicides? Ce qui choque particulièrement dans cette affaire, c’est le sursis accordé, transformant une peine déjà légère en simple menace théorique.

Par Alain-Claude Ndom pour 237online.com



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