Dans un communiqué officiel, l’Ambassade des États-Unis au Cameroun a félicité Paul Biya pour son investiture, réaffirmant sa volonté de poursuivre un partenariat stratégique avec Yaoundé sur les questions de sécurité régionale et de prospérité économique. Un message diplomatique clair, publié au lendemain d’une séquence politique tendue marquée par les contestations post-électorales.
Pour de nombreux observateurs, cette prise de position américaine pourrait reconfigurer l’équilibre des forces, notamment autour de la figure d’Issa Tchiroma Bakary, qui revendique toujours une victoire alternative et bénéficie de soutiens dans certaines localités du Nord.
« Quand les États-Unis parlent, le jeu change », confie un politologue de l’Université de Yaoundé II. Mais la question demeure : ce soutien international va-t-il isoler davantage Issa Tchiroma ?
Washington choisit la continuité avec Yaoundé
L’ambassade américaine a été directe :
« Les États-Unis félicitent le président Paul Biya pour son investiture. Nous sommes impatients de poursuivre notre solide partenariat (…) pour la paix et la prospérité de nos deux peuples. »
Ce message confirme deux priorités stratégiques américaines :
- Stabilité sécuritaire dans la région (Boko Haram, golfe de Guinée, frontière Nigeria-Cameroun)
- Continuité institutionnelle plutôt qu’un changement brusque de leadership
À Washington, la stabilité est considérée comme une valeur diplomatique absolue dans la sous-région.
Issa Tchiroma face à un nouvel équilibre géopolitique
Jusqu’ici, certains membres de l’opposition soutenaient que des pouvoirs étrangers pourraient arbitrer la crise post-électorale. Certains citent même des contacts supposés de Tchiroma avec des réseaux proches de Donald Trump ou de figures politiques américaines conservatrices.
Mais la position officielle de l’État américain est désormais claire :
➡️ Le partenaire légitime du Cameroun reste Paul Biya.
Cela crée un effet domino :
| Acteur | Effet politique probable |
|---|---|
| Gouvernement camerounais | Conforté localement et diplomatiquement |
| Armée et administration | Consolidation de la ligne d’autorité |
| Opposition Tchiroma | Diminution du levier international |
| Opinion publique | Ralentissement des attentes d’un basculement rapide |
À Garoua, un commerçant confie à nos correspondants :
« On peut soutenir un leader, mais si les grandes puissances ne suivent pas, c’est difficile. La réalité, c’est la réalité. »
Vers un durcissement autour de Tchiroma ?
Les analystes soulignent qu’une reconnaissance internationale est souvent déterminante dans la survie politique d’une contestation post-électorale.
Si le Nigeria, voisin clé et refuge présumé de Tchiroma, reçoit à son tour une pression diplomatique, des scénarios d’interpellation ou d’extradition pourraient être ouverts.
Mais pour l’instant, aucun communiqué officiel n’annonce de poursuites internationales.
La situation reste donc mouvante, sensible et imprévisible.
La félicitation américaine ne clôt pas la crise politique, mais elle marque un tournant.
Elle renforce la position institutionnelle de Paul Biya et laisse Issa Tchiroma face à un paysage stratégique plus étroit.
La grande question est désormais :
Issa Tchiroma va-t-il adapter sa stratégie ou maintenir sa ligne de revendication ?
