Une nouvelle onde de choc secoue la « chapelle de Tsinga ». Benoît Angbwa, secrétaire général adjoint de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), a officiellement présenté sa lettre de démission le 7 avril dernier. Ce départ fracassant s’ajoute à la liste déjà longue des collaborateurs qui ont claqué la porte depuis l’élection de Samuel Eto’o à la présidence de l’institution.
Un cercle présidentiel qui se vide au rythme des désillusions
La lettre de démission d’Angbwa reprend des motifs désormais familiers: « ambiance de travail exécrable », « harcèlement moral », « injures » et « absence de collaboration ». Des griefs similaires à ceux exprimés par ses prédécesseurs qui ont fui ce que certains qualifient désormais de « régime de terreur ». L’ancien international aurait-il été déçu après avoir été écarté du « très convoité et juteux poste de coordonnateur des sélections nationales »?
Cette nouvelle défection s’inscrit dans un mouvement plus large. L’entourage d’Eto’o se réduit comme peau de chagrin. Benjamin Banlock, Njala Quan II, Benjamin Pondy et Ernest Obama, tous membres du premier cercle, ont déjà pris leurs distances. Même situation pour les soutiens de la première heure comme Jean Bruno Tagne et Edzigui, désabusés par « un système d’allégeance et de génuflexion autour d’un homme à l’égo exalté ».
Le contraste est saisissant entre les promesses de campagne et la réalité actuelle. Celui qui s’était engagé à « redonner au football camerounais toute sa grandeur » préside aujourd’hui à son déclin. Le football amateur est « quasiment inexistant » tandis que les équipes nationales enchaînent les contre-performances.
La dernière déception en date: l’élimination prématurée des Lions U17 à la CAN au Maroc, qui anéantit leurs espoirs de qualification pour la Coupe du Monde au Qatar. Selon des sources proches de l’institution citées par 237online.com, les finances de la FECAFOOT « sont au rouge », malgré une récente convention signée avec la Direction Générale des Douanes pour lutter contre la vente des maillots contrefaits du nouvel équipementier Fourteen.
L’arrivée récente de Marc Brys comme sélectionneur des Lions Indomptables, nommé « sur hautes instructions du chef de l’État », semble avoir contrarié les plans du président fédéral. Le caractère « bien trempé » du technicien belge aurait mis « un coup d’arrêt à la volonté du président de la FECAFOOT de soumettre tous les acteurs du football aux caprices » d’un président controversé.
À mesure que les démissions s’accumulent et que les résultats sportifs font défaut, la question se pose: le 11 décembre 2021, les délégués qui ont porté Eto’o à la présidence ont-ils fait le bon choix? Le temps semble donner raison aux sceptiques.