Faux passeports Yaoundé : saisie record de 237 millions


Coup de théâtre au quartier Mokolo ce matin. Les éléments de la Première Région de Gendarmerie ont démantelé un réseau international de fabrication de faux passeports opérant depuis le cœur de Yaoundé. Comment un trentenaire camerounais a-t-il pu écouler près de 2 millions de documents falsifiés vers l’Europe et l’Afrique australe? L’enquête révèle des ramifications qui donnent le vertige.

Le système rodé qui alimentait trois continents

Dans l’arrière-boutique d’un pressing apparemment banal de la montée Elig-Essono, Mohamed B., 36 ans, avait installé ce que les enquêteurs qualifient de « véritable usine à faux documents ». « On a d’abord cru à une simple affaire de cartes d’identité. Mais là, c’est du jamais vu au Cameroun », confie le commandant Essomba, visiblement secoué par l’ampleur de la saisie.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 1,5 millions de passeports écoulés en France, 500 000 vers l’Afrique du Sud. Le tout pour un chiffre d’affaires estimé à 237 millions FCFA. Une somme qui fait tourner la tête quand on sait que l’opération durait depuis seulement 18 mois.

Des complicités jusqu’au sommet de l’État ?

L’arrestation a eu lieu suite à une plainte déposée à l’aéroport de Nsimalen. Un ressortissant sud-africain, muni d’un faux passeport camerounais, s’était fait pincer aux contrôles. « Le gars parlait un français approximatif avec un accent bizarre. Ça a mis la puce à l’oreille des agents », raconte Mama Jeanne, vendeuse de beignets-haricots près du terminal.

Mais comment expliquer qu’un tel trafic ait pu prospérer si longtemps? Les enquêteurs évoquent des « complicités à plusieurs niveaux ». Certains fonctionnaires de la DGSN seraient dans le collimateur. Le gouvernement promet des sanctions exemplaires.

Ce qui frappe dans cette affaire de faux passeports à Yaoundé, c’est la sophistication du matériel saisi. Imprimantes dernière génération, hologrammes quasi-parfaits, même les puces biométriques étaient contrefaites. « On est loin du bricolage artisanal qu’on voyait avant à Briqueterie », souligne un expert.

L’enquête se poursuit. D’autres arrestations sont attendues dans les prochains jours, notamment du côté du marché Central où certains complices auraient leurs habitudes.



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