Une enquête explosive de Benjamin Zebaze met à nu le scandale de l’instrumentalisation des victimes de l’éboulement de la falaise de Dschang. L’activiste, qui a personnellement suivi de nombreuses familles touchées par ce drame, dénonce une opération de communication aussi cynique que révoltante orchestrée autour de la Première Dame.
La réalité cachée des victimes abandonnées
237online.com a analysé les interrogations pertinentes soulevées par Benjamin Zebaze. Le militant pointe notamment l’absence totale de transparence sur :
- Le nombre exact de victimes directes de l’éboulement
- Le décompte officiel des disparus
- L’inexistence d’une liste officielle des victimes
- Les critères de sélection des 22 enfants présentés à Chantal Biya
- L’exigence troublante de n’avoir que des enfants de moins de 12 ans, sans leurs parents
- La nature exacte des “cadeaux” offerts lors de cette cérémonie
La réalité cachée des victimes abandonnées
Le témoignage le plus poignant rapporté par l’activiste concerne une mère de Nsang 2, près de Baloum dans la Menoua. Cette femme, dont la fille de 19 ans souffre d’une grave maladie neurologique non traitée depuis sa naissance, survit grâce à la solidarité citoyenne. Dans un geste touchant, elle a même offert un sac de taro en remerciement de l’aide reçue des bonnes volontés.
“Comment peut-on orchestrer une telle mascarade médiatique alors que les vraies victimes sont abandonnées ?” s’insurge Benjamin Zebaze. L’activiste révèle également avoir reçu un appel surréaliste d’un prétendu cadre du ministère des Affaires sociales, mendiant la liste des victimes plus d’un mois après le drame.
Cette situation ubuesque illustre les dysfonctionnements profonds dans la gestion des catastrophes au Cameroun. Au lieu d’une véritable enquête pour établir les responsabilités et d’une assistance structurée aux victimes, les autorités préfèrent organiser des opérations de communication creuses.
L’argent public dilapidé dans ce “show” médiatique aurait pu financer des soins médicaux, assurer un relogement décent ou soutenir la reconstruction des familles endeuillées. Au lieu de cela, on met en scène une distribution de cadeaux dont la nature reste mystérieuse, à des enfants soigneusement sélectionnés, sans leurs parents.
“Dans un pays normal, une enquête serait ouverte pour établir toutes les responsabilités autour d’un tel drame”, souligne Benjamin Zebaze. Malheureusement, cette tragédie n’aura servi qu’à alimenter la machine de propagande et à enrichir certains opportunistes sur le dos de la souffrance des victimes.
Le plus révoltant reste peut-être cette mère de Nsang 2, qui malgré sa détresse extrême, trouve encore la force de remercier ceux qui l’ont aidée avec un sac de taro. Un geste qui contraste cruellement avec l’indifférence des autorités et le cynisme de cette opération de communication.