(Investir au Cameroun) – Selon les dernières données de l’Institut national de la statistique (INS), la facture des importations d’engrais du Cameroun s’est allégée en 2024. Le pays a importé 225 334 tonnes, contre 228 326 tonnes en 2023, soit une baisse modérée de 1,3 % en volume. En valeur, le recul est plus marqué : 62,27 milliards FCFA contre 70,9 milliards FCFA un an plus tôt, soit une diminution de 12,2 %.
Intrant stratégique pour des filières comme le coton, le maïs, le riz ou le cacao, l’engrais reste un levier clé de productivité et de revenus pour les producteurs. Pour réduire cette dépendance extérieure, les autorités misent sur la production locale : subventions ciblées, partenariats public-privé et promotion d’usines nationales. Si ces initiatives se concrétisent, elles pourraient, à moyen terme, amortir l’impact des fluctuations internationales sur les prix.
Dans cette optique, le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour la préqualification de cabinets chargés d’une étude Front-End-Engineering-Design (FEED).
Objectif : évaluer la viabilité technique et économique d’une unité nationale de production d’engrais chimiques.
L’avis d’appel d’offres rappelle que « le Cameroun dispose des terres et de plans stratégiques pour le développement du secteur agricole, mais l’absence de production locale d’engrais et de pesticides entraîne une forte dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur ».
Le projet figure déjà dans le Document de programmation budgétaire et économique à moyen terme (DPBEMT) 2026-2028. Estimée à 500 milliards FCFA, l’usine serait réalisée sous la forme d’un partenariat public-privé (PPP), avec le Minmidt comme maître d’ouvrage.
Le secteur privé avance aussi ses pions. Le 7 mai 2025, le ministre de l’Agriculture, Gabriel Mbaïrobé, a inauguré à Bonabéri (Douala) une unité d’Hydrochem Cameroun, filiale du groupe Noutchogouin Jean Samuel (NJS).
Dotée d’une capacité annuelle de 120 000 tonnes, extensible à 150 000 tonnes, cette usine devrait permettre au pays de réduire de moitié ses importations, aujourd’hui estimées à près de 300 000 tonnes par an.
Amina Malloum
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