Enfants kidnappés Extrême-Nord ► 10 libérés, 1 mort


Dix enfants sauvés mais un mort dans l’opération ! Les enfants kidnappés dans l’Extrême-Nord du Cameroun ont été libérés ce jeudi par l’armée après une traque intense de plusieurs jours. Le gouverneur Midjiyawa Bakary a confirmé cette opération menée à 20 kilomètres à l’intérieur du Nigeria voisin. Mais la joie de cette libération est ternie par le décès tragique d’un des otages, assassiné par les ravisseurs. Comment cette opération commando s’est-elle déroulée dans cette zone ultra-dangereuse ?

Libération enfants kidnappés : l’assaut décisif du BIR à Waza

Le commandant de compagnie de Waza a transmis les premières informations au gouverneur de la région de l’extrême Nord Midjiyawa BAKARY. Les forces spéciales camerounaises ont localisé les ravisseurs grâce à un renseignement de dernière minute. « On les a pistés pendant 72 heures non-stop. Ils se croyaient intouchables de l’autre côté de la frontière », confie un officier du Bataillon d’Intervention Rapide sous couvert d’anonymat.

L’opération a mobilisé la gendarmerie nationale, le BIR et plusieurs unités militaires d’élite. Un dispositif impressionnant pour traquer les kidnappeurs qui terrorisent la région depuis des mois. Le théâtre des opérations ? La zone frontalière de Waza, dans le département du Logone-et-Chari, réputée pour être un véritable no man’s land.

Les enfants kidnappés dans l’Extrême-Nord voyageaient dans un bus de l’agence Touristique Express sur l’axe Maroua-Kousseri. Un trajet ordinaire qui a viré au cauchemar quand les ravisseurs ont attaqué en plein jour. « C’était comme dans un film d’horreur. Les bandits ont surgi de nulle part avec leurs armes », raconte un témoin de l’attaque initiale.

Cinquante suspects ont été arrêtés lors de cette vaste opération transfrontalière. Du jamais vu dans l’histoire récente de la lutte contre les enlèvements dans cette région. Les forces camerounaises ont dû coordonner leurs actions avec une précision chirurgicale pour éviter un bain de sang.

Tragédie dans l’Extrême-Nord : un enfant assassiné par les ravisseurs

La nouvelle qui brise le cœur : un des onze enfants enlevés n’a pas survécu. Assassiné froidement par les kidnappeurs, probablement pour faire pression sur les autorités. « C’est ça qui fait mal. On a tout fait pour les sauver tous, mais ces criminels n’ont aucune pitié », déplore le gouverneur Bakary, visiblement ému lors de son annonce.

Les dix survivants sont actuellement pris en charge médicalement et psychologiquement. Traumatisés par leur calvaire, ils ont vécu l’enfer pendant plusieurs jours aux mains de leurs geôliers. Les familles, qui avaient perdu tout espoir, ont explosé de joie mêlée de tristesse à l’annonce de la libération.

Cette libération intervient alors que certains détracteurs accusaient l’État d’avoir abandonné les otages. « On nous reprochait l’inaction, mais on préparait minutieusement cette opération. Le silence était notre meilleure arme », explique une source sécuritaire haut placée.

Sécurité Extrême-Nord Cameroun : le défi permanent des enlèvements

L’axe Maroua-Kousseri est devenu ces dernières années le cauchemar des voyageurs. Les enlèvements contre rançon s’y multiplient, transformant chaque déplacement en roulette russe. Les enfants kidnappés dans l’Extrême-Nord ne sont malheureusement pas les premières victimes de cette insécurité grandissante.

La proximité avec le Nigeria complique énormément la tâche des forces de sécurité. Les ravisseurs connaissent parfaitement le terrain et exploitent la porosité des frontières. « Ils passent d’un pays à l’autre comme dans un moulin. C’est notre plus grand défi », reconnaît un commandant de secteur.

Le gouvernement camerounais intensifie sa stratégie sécuritaire dans la région. Nouveaux postes de contrôle, patrouilles renforcées, collaboration transfrontalière accrue… Mais est-ce suffisant face à des groupes criminels de plus en plus audacieux ?

Les populations locales vivent dans la peur permanente. « On ne sait jamais si on va rentrer vivant quand on prend la route », témoigne Moussa, chauffeur de car qui emprunte quotidiennement cet axe dangereux. Les activités économiques en pâtissent gravement, avec des commerçants qui préfèrent renoncer à leurs déplacements.

L’opération de libération réussie de ce jeudi redonne espoir aux habitants. Elle prouve que l’armée camerounaise peut frapper fort quand nécessaire, même au-delà des frontières nationales. Mais combien de temps avant le prochain drame ?

Réactions et conséquences : l’onde de choc nationale

Les autorités traditionnelles de la région ont exprimé leur soulagement. Le Lamido de Maroua a personnellement félicité les forces de l’ordre pour leur « bravoure exceptionnelle ». Les chefs de quartier multiplient les appels au calme et à la vigilance accrue.

Cette affaire relance le débat sur la sécurisation des axes routiers dans l’Extrême-Nord. Faut-il militariser davantage la zone ? Créer des convois sécurisés obligatoires ? Les solutions proposées divisent, entre partisans de la manière forte et défenseurs de la libre circulation.

Les agences de voyage revoient leurs protocoles de sécurité. Touristique Express, dont le bus a été attaqué, annonce déjà de nouvelles mesures : escortes armées, horaires de circulation restreints, GPS de localisation en temps réel. Le coût du transport va inévitablement augmenter.

Sur le plan diplomatique, cette opération transfrontalière pose question. Comment les autorités nigérianes ont-elles réagi à cette intervention sur leur territoire ? Les canaux officiels restent muets, mais en coulisses, les négociations vont bon train pour éviter un incident diplomatique.

L’État camerounais a démontré sa détermination à ne pas céder face au chantage des kidnappeurs. Message clair envoyé : aucune négociation avec les criminels, mais une réponse militaire implacable. Cette doctrine de fermeté suffira-t-elle à dissuader les prochaines tentatives ?

Les enfants kidnappés dans l’Extrême-Nord sont devenus malgré eux les symboles d’une région en souffrance. Leur libération est une victoire, mais une victoire amère avec la perte d’une jeune vie innocente. Le combat contre l’insécurité dans cette zone stratégique du Cameroun est loin d’être terminé.

Combien de temps encore les populations de l’Extrême-Nord devront-elles vivre avec cette épée de Damoclès ?



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