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Énergies renouvelables : le Cameroun dévoile sa stratégie pour l’installation de 1 500 MW d’ici 2035


(Investir au Cameroun) – Le 3 mai 2024, lors du Forum sur la vulgarisation des énergies renouvelables au Cameroun, le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, a déclaré que l’ambition du pays est d’augmenter la part des énergies renouvelables (hydroélectrique, solaire, éolienne, biomasse, géothermique, etc.) à 25% de son mix électrique d’ici 2035. Ce pourcentage équivaut à environ 1500 MW de capacités d’énergie renouvelable à installer, a précisé le ministre. « À ce jour, malgré les efforts conjugués des pouvoirs publics, des sociétés privées et des partenaires au développement, la part des énergies renouvelables reste encore en deçà de 5% », a ajouté Gaston Eloundou Essomba.

Cette déclaration a suscité de l’étonnement parmi les participants du forum. Actuellement, sur une capacité installée totale de 1562,4 MW, l’hydroélectricité et le solaire contribuent respectivement avec 959,6 MW et 30,83 MW, ce qui représente plus de 63% du mix énergétique du Cameroun. Toutefois, il faut savoir que, selon la loi régissant le secteur de l’électricité au Cameroun, promulguée le 14 décembre 2011, seules les installations hydroélectriques de petite taille (mini-hydro, avec une capacité installée de 5 MW ou moins) sont considérées comme des sources d’énergie renouvelable. Ainsi, les cinq grandes centrales hydroélectriques du pays (Songloulou, Edéa, Lagdo, Memve’ele, Mekin), qui ont une capacité installée cumulée de 958 MW et contribuent à plus de 61% au mix électrique, ne sont pas incluses dans ce pourcentage.

Lors de ce forum, dont le thème était « Les énergies renouvelables au cœur du développement socio-économique du Cameroun : synergies d’actions », le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee) a présenté la stratégie du gouvernement pour atteindre ses objectifs en matière d’énergies renouvelables. Cette stratégie s’articule autour de deux axes principaux : le développement de 50 mini-centrales hydroélectriques et la promotion de l’énergie solaire photovoltaïque.

Bien que les détails financiers du programme de construction de 50 mini-centrales hydroélectriques n’aient pas été révélés, il est à noter que la première de ces infrastructures, d’une capacité initiale de 1,4 MW extensible à 2,8 MW, a été inaugurée en 2021 à Mbakaou Carrière, dans la région de l’Adamaoua. Ce projet a été partiellement financé par un prêt de 1,5 milliard de FCFA de la BGFI Bank, représentant 30% du budget total du projet.

Dans une correspondance datée du 29 septembre 2023, adressée au directeur général de l’Agence de l’électrification rurale (AER), le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, donne l’accord de la présidence pour l’attribution d’un contrat de construction de cinq mini-centrales hydroélectriques au groupe HIG. Selon le document, ces infrastructures seront érigées dans les localités de Banyo, Akom II, Ngambe Tikar, Yingui et Messok, situées respectivement dans les régions de l’Adamaoua, du Sud, du Centre, du Littoral et de l’Est. Pour réaliser les objectifs que le Cameroun s’est fixés dans le cadre de ce programme, il sera nécessaire de mobiliser des financements supplémentaires pour la construction de 44 autres mini-centrales au cours des 10 prochaines années.

Zones rurales

Le programme de promotion de l’énergie solaire photovoltaïque se compose de quatre volets : la production centralisée, les solutions hors réseau, le Solar Home Metering et le Solar Net Metering. Dans sa composante de production centralisée, le programme a déjà abouti à la création des deux plus grandes centrales solaires du pays, situées à Maroua et Guider, d’une capacité cumulée de 30 MW. Ces installations ont été développées par la société norvégienne Scatec.

De bonnes sources, avec le soutien financier de la Société financière internationale (SFI), une filiale de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé, Scatec est en train de finaliser deux autres projets solaires photovoltaïques au Cameroun, chacun ayant une capacité de 25 à 30 MW. Ces nouvelles infrastructures devraient être construites dans les régions septentrionales du pays. Les experts considèrent ces régions comme les plus adaptées pour de tels projets, en raison de leur niveau élevé d’ensoleillement.

Le directeur général de l’électricien Eneo a révélé, en marge de l’inauguration des centrales solaires de Maroua et Guider en septembre 2023, que de nouvelles infrastructures de production sont en cours de développement. Objectif : porter la capacité de production d’énergie solaire du Cameroun à 250 MW d’ici 2030.

En plus des grandes centrales solaires, le ministre de l’Eau et de l’Énergie a déclaré, lors du forum du 3 mai 2024 à Yaoundé, que le gouvernement camerounais met également en œuvre la composante hors réseau du programme de promotion de l’énergie solaire photovoltaïque. Cette composante a déjà facilité la construction de plus de 360 mini-centrales solaires photovoltaïques dans les zones rurales, où le taux d’accès à l’électricité a atteint environ 40% en 2023, selon les données présentées lors du forum par le ministère de l’Eau et de l’Énergie.

La troisième composante du programme a déjà permis la réalisation de près de 1 000 installations domestiques par des acteurs privés, a ajouté le ministre Eloundou Essomba. Il a également mentionné une quatrième composante du programme qui n’a pas encore été mise en œuvre. Il s’agit du Solar Net Metering, décrit comme un « service innovant permettant aux consommateurs de compenser partiellement leur consommation d’électricité facturée par la production d’énergie solaire générée directement sur leur site de consommation. »

En d’autres termes, ce système permet à un ménage équipé de sa propre installation solaire de se connecter au réseau électrique conventionnel. Lorsque sa production excède sa consommation, le surplus est injecté dans le réseau électrique et le ménage reçoit une compensation financière du concessionnaire. À l’inverse, lorsque la production est inférieure à la consommation du ménage, il puise le déficit dans le réseau conventionnel et paie la facture correspondante au concessionnaire.

Brice R. Mbodiam  

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