(Investir au Cameroun) – L’extension des centrales solaires de Maroua et Guider, dont le ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, a procédé au lancement officiel des travaux le 15 septembre 2025, vont officiellement coûter 38 millions d’euros, soit environ 25 milliards de FCFA. Grâce à ce nouvel investissement, les capacités de production des centrales solaires de Maroua et de Guider seront portées de 35,8 mégawatts crêtes (MWc) – unité de mesure de la puissance maximale des panneaux solaires dans les conditions de production idéales, NDLR – actuellement à 64,4 MWc.
Ce projet d’extension est porté par de la société norvégienne Scatec, qui avait déjà doté le Cameroun de ces deux premières centrales solaires de grandes capacités, construites dans la partie septentrionale du pays. Grâce à ce nouvel investissement, Scatec, qui agit au Cameroun à travers sa filiale Release, dont elle contrôle 68% du capital contre 32% pour le Fonds vert Climate Fund Managers (CFM), conforte son leadership sur le marché du solaire dans le pays. De sources autorisées, cette firme norvégienne peaufine d’ailleurs un nouveau projet de solaire de « moyenne capacité », à réaliser toujours dans la partie septentrionale du Cameroun.
En effet, selon les experts, les trois régions septentrionales du Cameroun – Adamaoua, Nord et Extrême-Nord – sont mieux adaptées à la production de l’énergie solaire, grâce à leur niveau d’insolation. A en croire une étude de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), l’insolation dans cette partie du pays atteint 5,8 kWh/m2/jour, contre seulement 4 kWh/m2/jour dans les régions méridionales. Ce qui fait su Septentrion la partie du Cameroun la plus convoitée par les porteurs de projets d’énergie solaire. Même si pour des raisons non divulguées, la majorité des investissements souvent annoncés tardent à voir le jour.
Des projets en berne depuis des années
A titre d’illustration, s’exprimant le 25 mars 2022 à l’Assemblée nationale sur la recrudescence des délestages dans les trois régions septentrionales du Cameroun, le ministre de l’Eau et de l’Énergie avait annoncé la construction prochaine de centrales solaires d’une capacité totale de 120 MW dans les villes de Ngaoundéré, Garoua, Maroua et Guider. Plus de trois ans plus tard, seuls les projets de Maroua et Guider ont été réalisés pour une capacités globale actuelle de 35,8 MWc, en cours d’extension à 64,4 MWc.
A la différence du Norvégien Scatec, qui a réalisé les projets sus-mentionnés, GDS Orion Solar continue de ronger son frein. Pourtant, depuis juin 2019, cette entreprise a signé avec l’Agence de promotion des investissements (API) du Cameroun, une convention portant sur un projet de solaire de 15 milliards de FCFA – 20 MWc – dans la ville Ngaoundéré. Un projet encore plus important est également en berne depuis bientôt 10 ans. Il est porté par la société française Générale du solaire et le fonds d’investissement Arborescence Capital, qui depuis 2016, ont signé avec le gouvernement camerounais un protocole d’accord pour le financement, la construction et l’exploitation de centrales solaires dans les régions de l’Adamaoua, du Nord, de l’Extrême-Nord, du Centre et du Sud-Ouest, pour une puissance globale de 300 MWc.
La réalisation de tous ces projets permettraient pourtant au Cameroun de dépasser son objectif de se doter de 250 MWc de solaire au total à l’horizon 2030, et ainsi diversifier son mix énergétique, largement dominé par l’hydroélectricité. Le solaire, l’éolien et la biomasse cumulés, pourtant réputés pour produire une énergie à la fois moins chèr et plus propre, n’y représentent officiellement qu’à peine 1%.
Brice R. Mbodiam
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08-01-2016 – Générale du Solaire et Arborescence Capital visent 300 MW de solaire au Cameroun