(Investir au Cameroun) – Le gouvernement camerounais a lancé un programme national de lutte contre le chômage des jeunes, articulé autour du renforcement des compétences, de la productivité et de l’accès à la formation professionnelle sur l’ensemble du territoire. L’initiative, baptisée « Un Jeune, Un Métier, Un Emploi » (JEME), a été présentée à Yaoundé par le ministre par intérim de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mounouna Foutsou. Son objectif est de doter les jeunes Camerounais de compétences pratiques leur permettant d’intégrer le marché du travail.
Doté d’un budget de 17,720 milliards de FCFA, le programme adopte un modèle intégré de substitution aux importations pour les secteurs agropastoral et halieutique. Cette approche combine formation, insertion professionnelle et accompagnement communautaire, en faisant de la formation professionnelle un levier de compétitivité et d’inclusion économique.
Former les jeunes peu qualifiés
JEME cible prioritairement les jeunes déscolarisés et peu qualifiés, à travers des centres de formation de proximité offrant des parcours modulaires, pratiques et certifiants. Le dispositif prévoit la création de centres de formation et d’ateliers où les apprenants acquièrent des compétences par l’activité de production, selon le principe « apprendre à faire, faire pour vivre ».
Le programme inclut également la mise en place de hubs numériques communautaires et de systèmes d’apprentissage mobile, afin d’ouvrir l’accès à de nouveaux métiers, y compris dans les zones enclavées disposant de peu d’infrastructures. Mounouna Foutsou présente cette initiative comme une réponse aux défis structurels des zones rurales, où le manque de formation limite le potentiel économique et les opportunités d’emploi. JEME entend ainsi retisser les liens sociaux et économiques en créant un écosystème dans lequel l’État, les communes, les entreprises, les familles et les communautés agissent de concert pour soutenir l’emploi des jeunes et stimuler la croissance régionale.
Equiper les centres de formation professionnelle
La cérémonie de lancement a également été marquée par la signature d’un accord de coopération entre le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle et Saya Sarl, une entreprise spécialisée dans les équipements agricoles. Dans le cadre de ce partenariat, les centres publics de formation professionnelle ont reçu des lots d’équipements destinés à renforcer l’apprentissage pratique et l’efficacité opérationnelle.
Des structures telles que SAR SM à Kamba, Mefou et Afamba ont ainsi bénéficié, entre autres, de tracteurs, de machines de moulage, de brouettes, de pioches, de boîtes à outils, de casques, de blouses de protection, de chaussures de sécurité et de testeurs d’humidité. Les responsables soulignent que cet appui en équipements doit permettre de renforcer les capacités de formation pratique, d’améliorer la productivité le long des chaînes de valeur et d’aligner le développement des compétences locales sur les objectifs nationaux de production. À travers cet investissement, les autorités visent à accroître l’employabilité des jeunes et à dynamiser l’économie rurale en promouvant la formation professionnelle au sein des communautés.
Mercy Fosoh



