(Investir au Cameroun) – A l’horizon 2030, le gouvernement camerounais s’engage à construire 10 nouvelles petites centrales hydroélectriques d’une capacité totale de 25 MW, à raison de 2,5 MW pour chaque centrale. L’information est révélée dans le Compact énergie national, la feuille de route élaborée par le gouvernement camerounais est ses partenaires internationaux en vue du développement des infrastructures énergétiques durables.
Pour pouvoir atteindre cet objectif, le gouvernement camerounais projette, au cours de l’année 2026, d’élaborer et de faire adopter les documents de structuration du programme, et de mettre en place des incitations ou des subventions à l’investissement au profit des développeurs privés intéressés par le programme. Le lancement des premiers appels d’offres pour la sélection des entreprises intéressées par ces projets et la réalisation des études de faisabilité sont prévus au cours de l’année 2027, tandis que la signature des contrats commerciaux et la construction des ouvrages sont prévues sur la période 2028-2030, voire au-delà.
Les 10 petites centrales hydroélectriques annoncées font partie d’un programme global de construction de 50 infrastructures de ce type sur le territoire camerounais. La toute première a été inaugurée le 14 avril 2022. Il s’agit de la petite centrale hydroélectrique de Mbakaou, dans la région de l’Adamaoua. Dotée d’une capacité de production de 2,4 MW extensibles à 4,8 MW, cette infrastructure a été construite par la société IED Invest Cameroun.
Des infrastructures moins coûteuses
Officiellement, cet ouvrage énergétique a coûté 4,5 milliards de FCFA, dont un prêt de 1,5 milliard de FCFA du banquier gabonais BGFI Bank. Lors de l’inauguration de la centrale de Mbakaou, le directeur général de la filiale camerounaise de ce groupe bancaire a d’ailleurs annoncé les bonnes dispositions de l’établissement de crédit qu’il dirige à financer la construction des 49 infrastructures restantes. « « Nous souhaitons construire les 49 autres pour résoudre la problématique de la fourniture en électricité », avait confié Abakal Mahamat, répondant au ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, qui venait de lancer un appel en direction des investisseurs.
Selon les experts des installations énergétiques, la « petite hydroélectricité » renvoie à des centrales hydroélectriques qui produisent une puissance inférieure à 10 mégawatts. Elles sont généralement construites dans des zones où les cours d’eau présentent un débit important. Pour créer de l’électricité, elles s’appuient à la fois sur ce débit naturel et sur un dénivelé supplémentaire artificiellement créé par un barrage.
Le Cameroun jette son dévolu sur ce type d’infrastructures pour des raisons à la fois écologiques, économiques et sociales. Au plan écologique, la petite hydroélectricité permet de produire une énergie propre et stable, avec un impact environnemental limité par rapport aux grandes installations. Au plan économique, en plus d’être moins coûteuses, et par conséquent susceptibles d’attirer plus d’investisseurs, ces centrales permettent de produire de l’énergie à des coûts avantageux en raison de la réduction des charges d’exploitation. Au plan social, les petites centrales hydroélectriques garantissent l’accès à l’électricité dans les zones isolées – 2800 nouveaux ménages connectés au réseau grâce à la petite centrale de Mabakou, par exemple – améliorent la qualité de vie et créent des emplois locaux.
Brice R. Mbodiam
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