(Investir au Cameroun) – Dans le cadre du programme axé sur les résultats (PforR) de 180 milliards FCFA financé par la Banque mondiale, le Cameroun prévoit 50 000 nouveaux branchements électriques d’ici le troisième trimestre 2026. Ces investissements s’inscrivent dans le Plan de redressement du secteur de l’électricité (PRSEC) de 400 milliards FCFA, déployé sur la période 2024-2026. L’enjeu est double : consolider un taux d’accès désormais à 74 % et améliorer la qualité de service pour les ménages comme pour l’industrie.
Dans le cadre du programme axé sur les résultats (PforR), financé à hauteur de 180 milliards FCFA par la Banque mondiale, le gouvernement camerounais vise la réalisation de 50 000 nouveaux branchements d’ici le troisième trimestre 2026. L’annonce a été faite en novembre par le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, lors de la présentation du projet de budget 2026.
Pour concrétiser ces actions, le membre du gouvernement a précisé qu’un ensemble de marchés a été signé par l’unité de coordination du programme et la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel). Il s’agit de 11 marchés sur 18 relatifs aux projets d’optimisation des capacités des postes de transformation de Sonatrel, et de 24 marchés sur 34 portant sur les projets de distribution et d’amélioration de la qualité de service d’Eneo, le distributeur exclusif de l’électricité, récemment racheté par l’État.
En 2025, selon le ministre, ces marchés ont déjà permis de réaliser 103 002 nouveaux branchements, avec près de 133 nouvelles localités électrifiées. Le taux d’accès à l’électricité s’établit ainsi désormais à 74 %. Pour 2026, l’accent sera mis sur la qualité du service public de l’électricité, à travers le renforcement et la réhabilitation des lignes haute tension et le remplacement de plus de 11 600 poteaux en bois par des poteaux en béton sur l’ensemble du territoire national.
Un plan de redressement de 400 Mds FCFA pour 2024-2026
Le PforR fait partie du Plan de redressement du secteur de l’électricité du Cameroun (PRSEC), élaboré et adopté en 2023 pour la période 2024-2026. Estimé à 400 milliards FCFA, ce plan est financé à hauteur de 228 milliards FCFA par les bailleurs multilatéraux : 180 milliards FCFA apportés par la Banque mondiale et 48 milliards FCFA par la Banque africaine de développement.
Ce dispositif financier doit soutenir les projets structurants du secteur, depuis le transport jusqu’à la distribution, en passant par la modernisation des infrastructures et le renforcement des capacités de comptage et de contrôle des consommations.
Le plan d’actions prioritaires vise à satisfaire une demande industrielle évaluée à 450 MW. Il prévoit l’augmentation des capacités de transformation des postes sources moyenne tension (MT) / basse tension (BT), la migration de 1,5 million de compteurs post-payés vers des compteurs prépayés, le remplacement de plus de 50 000 supports en bois par des supports en béton, ainsi que l’installation de 16 930 points de comptage dans les bâtiments administratifs et de 7 431 points de comptage pour les réseaux d’éclairage public.
Au premier semestre 2024, Eneo annonçait la connexion de 75 000 nouveaux clients et plus de 2,1 millions de foyers raccordés au réseau électrique. Ces chiffres illustrent la montée en charge progressive des investissements, dans un contexte où l’État est désormais actionnaire du distributeur exclusif.
Frédéric Nonos
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