Un vent de contestation souffle sur les régions septentrionales du Cameroun. Le 13 mars 2025, le mouvement des Partisans du Changement du Grand Nord (PCGN) a publié un appel solennel à un “sursaut républicain national” en vue de l’élection présidentielle de 2025. Ce manifeste, signé par plusieurs personnalités influentes originaires de cette région stratégique, dénonce sans détour la corruption généralisée, l’instrumentalisation ethnique, et l’état de délabrement avancé dans lequel se trouvent les régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua.
Le Grand Nord, un géant électoral marginalisé qui réclame justice
Avec son poids démographique considérable, le Grand Nord camerounais représente un enjeu électoral majeur que nul acteur politique ne peut ignorer. Pourtant, comme le révèlent les signataires de cet appel, ces trois régions ont été systématiquement négligées depuis des décennies. “La quasi-totalité des régions du Cameroun, en particulier les régions du Grand-Nord, du Nord et de l’Adamaoua, sont minées par la pauvreté endémique, la famine, les maladies et la rareté de l’eau potable“, affirme le document.
Les signataires dressent un tableau économique particulièrement alarmant. “Aucune industrie ou agro-industrie n’a été créée depuis 43 ans dans les trois régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua”, peut-on lire dans ce document. Les rares fleurons économiques autrefois présents dans la région ont disparu ou périclité: Sodecoton, le Centre Zootechnique et Vétérinaire de Wakwa, la Cicam, le Projet Semencier et la Conserverie de Viande Bovine de Salak.
Un appel à l’unité pour une alternance démocratique en 2025
Face à cette situation, les Partisans du Changement du Grand Nord lancent un appel vibrant à toutes les forces vives de la nation. Ils invitent “les Camerounais volontairement tenus à l’écart du changement à transcender le triptyque ethnique, religieux et régional, épris de paix et de progrès, à se joindre à nous pour un sursaut républicain national”.
L’objectif est sans ambiguïté: fédérer toutes les énergies pour “permettre au Cameroun de tourner (enfin) la page de 43 ans de Renouveau” et construire “un autre Cameroun: prometteur, protecteur et juste pour l’ensemble de ses filles et fils”.
Cette initiative, signée par des personnalités comme Pani Samamassou, Abdouaye Harouna, Martine Sawada Riwa, et plusieurs autres figures du Grand Nord, marque une étape significative dans la structuration de l’opposition en vue de l’échéance électorale cruciale de 2025. Elle témoigne d’une volonté de dépasser les clivages régionaux pour proposer une alternative nationale, inclusive et démocratique.
