« Plus que par le passé, les douaniers, arborant fièrement leur étiquette de composante majeure de l’armée nationale, œuvrent pour la prospérité économique », souligne Junior MATOCK, observateur des questions de sécurité frontalière. Cette dimension souvent méconnue du travail douanier prend aujourd’hui une importance cruciale face à la recrudescence des trafics transfrontaliers.
La saisie d’octobre 2024 révèle un modus operandi inquiétant : les munitions étaient dissimulées dans un bus de transport en commun en provenance de Maroua et à destination de Yaoundé. Une route classique de transit qui semble désormais exploitée par les réseaux de contrebande d’armes.
Cette interception s’ajoute à une série d’opérations fructueuses menées particulièrement dans les régions septentrionales du pays, zones traditionnellement vulnérables en raison de la porosité des frontières. Selon les statistiques officielles de la Direction Générale des Douanes, le premier trimestre 2025 a enregistré une augmentation de 37% des saisies d’armes et stupéfiants par rapport à la même période en 2024.
La performance des agents douaniers a d’ailleurs été saluée au plus haut niveau de l’État. Dans une lettre de félicitations adressée aux équipes concernées, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a insisté sur « le renforcement de la synergie d’actions existante entre la Douane, les Forces de défense et les populations » comme facteur déterminant de succès.
Cette collaboration tripartite témoigne d’une approche holistique dans la sécurisation des frontières camerounaises. Elle permet non seulement d’intercepter les marchandises dangereuses ou illicites, mais également de générer d’importantes recettes fiscales. Pour l’exercice 2024, la Douane a contribué à hauteur de 934 milliards FCFA aux recettes de l’État, dépassant les objectifs initialement fixés de 7%.
La montée en puissance des douaniers camerounais se matérialise également par des investissements dans les équipements de détection moderne et la formation continue du personnel, grâce notamment au soutien de l’Organisation Mondiale des Douanes.
Comment cette intensification de la vigilance douanière impactera-t-elle les flux commerciaux légitimes transfrontaliers qui sont également vitaux pour l’économie des régions concernées ?
