La distribution de carburant au Cameroun connaît une révolution silencieuse ! Dans la ville de Yaoundé comme sur l’ensemble du territoire national, les stations-service opérées par des Camerounais sont devenues majoritaires, un renversement spectaculaire de tendance. Une étude récente révèle qu’au moins 247 stations-service sur le territoire national sont désormais gérées par des opérateurs locaux, soit 53% du parc total. Cette montée en puissance des entrepreneurs nationaux bouleverse un secteur longtemps dominé par les multinationales étrangères.
Entrepreneuriat pétrolier camerounais : l’essor fulgurant qui redessine le marché
« Il y a dans ces chiffres une fierté nationale, une preuve de la maturité entrepreneuriale des Camerounais », souligne un responsable de la direction des prix du Ministère du Commerce. Cette tendance s’inscrit dans un contexte plus large de « camerounisation » du secteur énergétique amorcée il y a quelques années, avec des résultats désormais tangibles.
L’évolution est particulièrement frappante dans la capitale. À Yaoundé, sur les 80 stations recensées, 44 sont désormais opérées par des entrepreneurs locaux, soit 55% du total. Le même phénomène s’observe à l’échelle du pays avec des proportions similaires dans plusieurs villes.
Le premier des locaux sur le marché est incontestablement la société Tradex, filiale de la Société Nationale des Hydrocarbures du Cameroun. À travers ses stations traditionnelles et ses points de vente au sein des villages, elle s’est imposée sur l’ensemble du territoire et concurrence directement les multinationales historiques.
D’autres acteurs nationaux ont également émergé. Bocom Petroleum a ainsi réalisé un maillage impressionnant du territoire avec plusieurs dizaines de stations. Camoco, AA Energy et d’autres affiliés à l’APCC (Association des Professionnels des Produits Pétroliers) renforcent cette présence locale.
Cette montée en puissance s’explique notamment par la Loi de 2018 qui a supprimé 84 stations-service pour 271 dans le pays, créant ainsi des opportunités saisies par les entrepreneurs nationaux. En 2024, le nombre total de stations-service sur le territoire national s’établit à environ 465, dont 53% appartiennent aux opérateurs locaux.
Les effets de cette transformation se font sentir sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Avec un approvisionnement plus stable et des services mieux adaptés aux réalités locales, les consommateurs camerounais bénéficient désormais d’une meilleure qualité de service. La proximité culturelle avec les gérants facilite également la relation client.
Toutefois, des défis persistent. La répartition reste inégale, avec une forte concentration dans les grands centres urbains. Une attention particulière devra être portée à l’extension de cette couverture vers les zones rurales pour garantir un accès équitable au carburant sur l’ensemble du territoire.
Avez-vous constaté une différence de service entre les stations gérées par des opérateurs locaux et celles des multinationales ?
