Une lettre de démission attribuée à la députée Nourane Foster a enflammé les réseaux sociaux ce week-end, créant une vague de confusion et de spéculations au sein du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn). Plusieurs internautes y ont vu une rupture définitive entre l’élue et Cabral Libii, dans un contexte politique déjà tendu après l’élection présidentielle. Mais selon des sources internes jointes par 237online.com, la lettre est fausse. « Nourane n’a pas démissionné, du moins pas encore », confie un proche collaborateur. Alors, simple intox ou signe annonciateur d’une fracture irréversible au sein du Pcrn ?
La polémique est née d’un document circulant sur Facebook et WhatsApp, présenté comme une lettre officielle de démission signée de la main de Nourane Foster. Le texte évoquait des divergences profondes avec la ligne actuelle du Pcrn et un désaccord avec la reconnaissance de la victoire de Paul Biya à la présidentielle. Très vite, l’information est devenue virale, amplifiée par une partie de l’opinion qui surveille de près les dynamiques internes des partis d’opposition.
Pourtant, l’information est inexacte.
Selon nos confrères d’Afrik Inform et des sources proches de l’élue, la lettre est un faux document. « Elle est encore militante du Pcrn. Aucune démission n’a été déposée », a indiqué le service de communication de la députée.
Une prise de distance qui, elle, est bien réelle
Si Nourane Foster n’a pas officiellement quitté le parti, les signes d’un éloignement idéologique existent bel et bien.
La semaine dernière, elle s’est désabonnée de la page Facebook de Cabral Libii, un geste symbolique très commenté.
Plus tôt, son mari Firmin Fotsing avait annoncé sa propre démission du Pcrn, invoquant une perte de confiance :
« Le décalage entre les attentes profondes de nos jeunes compatriotes et les réponses apportées m’amène à reconsidérer mon positionnement. »
Une phrase forte, qui semble traduire un malaise plus large.
Une fracture politique en pleine visibilité
La reconnaissance par Cabral Libii de la victoire de Paul Biya a été perçue comme une ligne rouge par une partie de sa base militante, particulièrement jeune et contestataire. Beaucoup y ont vu une trahison de l’opposition.
L’onde de choc se fait sentir :
✔ militants déboussolés
✔ cadres silencieux
✔ personnalités proches prenant leurs distances
Le Pcrn, qui incarnait depuis 2020 une alternative dynamique, traverse aujourd’hui l’une de ses crises les plus sensibles.
Nourane Foster n’a pas démissionné — mais la relation est fragilisée.
Le faux document aura eu le mérite de révéler ce que beaucoup devinaient : l’unité du Pcrn est mise à l’épreuve, et les prochains choix stratégiques seront déterminants. Le parti saura-t-il maintenir sa cohésion ou assiste-t-on aux premiers signes d’un éclatement annoncé ?

