Une onde de choc traverse le paysage footballistique camerounais ce mois de mars 2025. Dans un courrier officiel daté du 14 mars dernier, Kenmoagne Polycarpe, président général de l’Union Sportive de Douala (USD), a présenté sa démission « ferme » au Conseil Supérieur des Sages du club. Cette décision fracassante intervient dans un contexte particulièrement tendu pour l’un des clubs les plus emblématiques du championnat camerounais.
La lettre de démission, que 237online.com a pu consulter en exclusivité, évoque ouvertement des « difficultés financières » comme motif principal de ce départ précipité. « Mon état de santé est aujourd’hui très affecté à cause des pressions que je subis au quotidien », confie l’ex-président dans sa missive adressée au Conseil des Sages. Des mots qui résonnent comme un véritable cri d’alarme sur la situation catastrophique que traversent les clubs camerounais.
Cette démission n’est malheureusement pas un cas isolé dans le paysage footballistique national. Depuis plusieurs années, les dirigeants des clubs locaux font face à des défis financiers colossaux, aggravés par l’absence d’un écosystème économique viable autour du football camerounais. « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », nous confie une source proche du club, qui préfère garder l’anonymat. « Quand un président comme Kenmoagne, connu pour sa résilience, jette l’éponge, c’est que la situation est vraiment désespérée. »
Les « incertitudes liées à l’environnement général du football dans notre pays » mentionnées dans la lettre de démission révèlent l’ampleur d’une crise systémique. D’après les informations recueillies par 237online.com, l’Union Sportive de Douala, club fondé en 1958 et multiple champion du Cameroun, croulerait sous les dettes malgré les « réformes salutaires » engagées par la direction démissionnaire.
Cette situation catastrophique pose la question de la viabilité du modèle économique du football camerounais. Comment les clubs historiques peuvent-ils survivre dans un environnement aussi hostile? La démission de Kenmoagne Polycarpe pourrait bien être le prélude à une vague de départs similaires dans d’autres clubs confrontés aux mêmes difficultés.
En attendant la nomination d’un nouveau président, c’est tout un pan de l’histoire du football camerounais qui se retrouve en danger. À l’heure où les talents locaux s’exilent de plus en plus tôt vers des championnats étrangers, cette nouvelle crise interroge sur la capacité du Cameroun à maintenir un championnat de qualité, digne du palmarès prestigieux des Lions Indomptables.