La journée du 6 novembre s’annonce explosive à Yaoundé. Alors que le régime prépare la neuvième prestation de serment de Paul Biya, le pays vient de connaître trois jours de ville morte largement suivis après l’appel d’Issa Tchiroma Bakary.
Routes quasi désertes, marchés fermés, transports paralysés : dans plusieurs villes, le silence a remplacé le quotidien bruyant du Cameroun. « On n’a jamais vu ça depuis des années… », souffle un habitant de Bafoussam.
Désormais, tous les regards sont tournés vers les prochaines instructions que pourrait délivrer Tchiroma dans les heures à venir.
Que se passera-t-il demain lorsque Biya prêtera serment sous haute sécurité ?
Une cérémonie verrouillée jusque dans les détails
Mardi soir, le Cabinet civil de la présidence a officialisé la date :
➡️ 6 novembre, cérémonie d’entrée en fonction du président Paul Biya.
Depuis, Yaoundé est en effervescence sous tension :
- Reprofilage des routes entre Etoudi et Ngoa-Ekellé
- Mouvements intensifs de la Garde présidentielle
- Dispositif sécuritaire renforcé autour du palais des verres
- Mobilisation du RDPC pour « montrer la légitimité du Chef de l’État »
Selon une source proche des organisateurs, « aucune fausse note ne sera tolérée, il faut une image de force et de maîtrise ».
Mais cette démonstration de puissance intervient dans un Cameroun fragilisé.
Après trois jours de ville morte, le pays retient son souffle
L’appel lancé par Issa Tchiroma fin octobre a profondément marqué l’opinion.
Dans Douala, Garoua, Maroua, Bafoussam, Maroua…, de vastes zones sont restées immobiles.
« On a respecté l’appel. Ce n’est pas par peur, c’est parce qu’on veut que ça change. »
— Témoignage d’un commerçant de Ndokotti
Même les transporteurs, pourtant difficiles à mobiliser, ont suivi massivement.
Ce succès place désormais Tchiroma dans une position d’attente stratégique.
Quelle orientation donnera-t-il maintenant ?
→ Escalade pacifique ?
→ Grève élargie ?
→ Appel international renforcé ?
Deux présidents, une nation fracturée
Issa Tchiroma conteste toujours les résultats du 12 octobre.
Il affirme s’appuyer sur des comptages parallèles issus de milliers de procès-verbaux collectés.
« Il y a aujourd’hui deux présidents au Cameroun : le président élu que je suis, et le président nommé par le Conseil constitutionnel. »
— Issa Tchiroma, vidéo du 4 novembre 2025
En parallèle, plusieurs dizaines de morts et des centaines d’arrestations ont été documentés par des ONG locales et internationales depuis le début de la crise.
Pendant ce temps, Biya avance vers une prestation de serment ultra-militarisée — sans l’adhésion d’une partie du pays.
Le Cameroun entre dans une journée décisive.
L’un prête serment, l’autre attend et observe.
Et la population, au milieu, retient son souffle.
La question qui brûle toutes les lèvres est simple :
👉 Que dira Issa Tchiroma après ces trois jours de paralysie nationale ?

