L’opposant Issa Tchiroma Bakary a publié dans la soirée du 5 novembre 2025 un message de plusieurs pages, partagé massivement en ligne, dans lequel il dénonce ce qu’il qualifie d’« élection confisquée » et appelle la communauté internationale à intervenir. Dans ce texte, il affirme que les résultats annoncés le 27 octobre ne reflètent pas la volonté populaire exprimée lors du scrutin du 12 octobre.
« Mon cœur est lourd, mais je garde confiance dans la dignité de notre peuple », écrit-il, remerciant ses partisans pour « leur courage face à la peur ».
À l’heure où le pays reste marqué par des tensions sporadiques, cette sortie crée un nouveau moment politique.
Le Cameroun s’oriente-t-il vers une séquence diplomatique décisive ?
🔹 Le message d’Issa Tchiroma : dénonciation et appel à l’action internationale
Dans son texte, Issa Tchiroma affirme que son camp aurait remporté la présidentielle selon des compilations parallèles réalisées par ses équipes et par des « observateurs civiques ».
Il accuse le Conseil constitutionnel d’avoir validé des résultats qu’il qualifie de « falsifiés ».
Ces accusations n’ont pas été confirmées par des organismes électoraux indépendants.
Il dénonce également des violences survenues lors de manifestations post-électorales :
« Des familles pleurent leurs enfants. On ne peut rester muet devant la douleur. »
Selon lui, la crise dépasse désormais le cadre partisan :
il parle d’un enjeu de souveraineté, d’une lutte pour la dignité politique.
🔹 Demande de sanctions ciblées et repositionnement diplomatique
Dans un passage particulièrement commenté, Issa Tchiroma appelle les États-Unis, la France et d’autres pays démocratiques à :
- geler les avoirs de responsables qu’il accuse de violations des droits humains,
- imposer des interdictions de visas,
- réévaluer les coopérations sécuritaires avec le Cameroun.
Il cite notamment le précédent de 2019, où Washington avait suspendu certains appuis militaires.
Cette stratégie vise à déplacer le rapport de force du terrain national vers la scène internationale.
🔹 Une adresse directe aux Camerounais : résistance non violente
Issa Tchiroma s’adresse aussi à ses sympathisants :
« Ne cédez ni à la peur, ni à la violence. Notre combat est moral avant d’être politique. »
Il invoque un Cameroun pluraliste, où le vote devrait redevenir un instrument réel de choix citoyen.
Reste cependant une inconnue majeure :
quelle réponse du gouvernement ?
Jusqu’ici, l’exécutif a appelé au calme et à la stabilité, rappelant que les institutions électorales sont les seules habilitées à proclamer les résultats.

