Une véritable tempête institutionnelle secoue actuellement le football centrafricain, avec en toile de fond l’ancien capitaine emblématique des Lions Indomptables du Cameroun, Rigobert Song. Tandis que l’ex-sélectionneur camerounais a paraphé ce lundi 3 mars 2025 un contrat de Manager-Sélectionneur avec le ministère des Sports centrafricain, la Fédération centrafricaine de football (FCF) maintient fermement en poste son propre sélectionneur, Éloge Enza-Yamissi. Ce bras de fer sans précédent menace sérieusement la préparation des Fauves du Bas-Oubangui à quelques jours de matchs cruciaux pour les qualifications à la Coupe du Monde 2026.
Un scénario ubuesque à quelques jours de matchs décisifs
La crise a éclaté au grand jour lorsque le ministère centrafricain des Sports a organisé en grande pompe la signature du contrat de Rigobert Song, sans la présence du président de la FCF. Dans sa déclaration rapportée par 237online.com, Song s’est montré particulièrement enthousiaste : “C’est avec une immense fierté que je m’adresse à vous aujourd’hui, après avoir eu l’honneur de signer comme Manager Sélectionneur de l’équipe nationale centrafricaine.”
Pendant ce temps, sur sa page Facebook officielle, la FCF publiait des photos d’entraînement de l’équipe nationale sous la direction d’Éloge Enza-Yamissi, présenté comme le légitime sélectionneur en préparation des matchs contre la Mauritanie (19 mars) et le Mali (24 mars) à Casablanca. Cette situation kafkaïenne rappelle étrangement le récent imbroglio au Cameroun avec Marc Brys, où les instances dirigeantes s’étaient également livré une guerre d’influence autour du poste de sélectionneur.
Rigobert Song, un contrat ministériel à 4,5 millions FCFA mensuels
Selon les informations exclusives recueillies, l’ancien sélectionneur camerounais aurait signé un contrat de deux ans assorti d’un salaire mensuel de 4,5 millions de FCFA. Une somme conséquente pour les finances du football centrafricain, mais qui témoigne de l’ambition ministérielle de hisser les Fauves du Bas-Oubangui à un niveau supérieur.
“Je suis conscient des défis qui nous attendent, mais je suis également convaincu que nous avons le potentiel nécessaire pour réaliser de grandes choses ensemble. Mon engagement envers mon deuxième pays est total”, a déclaré Song après la signature, visiblement déterminé à relever ce nouveau défi malgré la controverse institutionnelle qu’il suscite.
Face à cette situation potentiellement désastreuse pour le football centrafricain, une mission de médiation serait actuellement envisagée pour tenter de résoudre ce conflit d’autorité entre la fédération et le ministère des Sports. L’urgence est réelle, car l’équipe centrafricaine doit disputer deux matchs capitaux dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 dans moins de deux semaines.
La question cruciale reste de savoir qui dirigera effectivement l’équipe lors de ces rencontres. Éloge Enza-Yamissi, qui travaille depuis plusieurs semaines avec le groupe, ou Rigobert Song, fraîchement nommé par le ministère mais sans l’aval fédéral ? Cette crise institutionnelle risque non seulement d’affecter les performances sportives des Fauves, mais pourrait également attirer l’attention des instances internationales, FIFA et CAF, généralement peu enclines à tolérer les ingérences gouvernementales dans les affaires footballistiques.
Pour l’ancien capitaine et sélectionneur des Lions Indomptables, cette situation constitue un défi de taille pour son premier poste à l’étranger après son départ controversé de la sélection camerounaise.
