Le monde catholique retient son souffle alors que 133 cardinaux électeurs s’apprêtent à entrer en conclave ce 7 mai 2025 pour élire le successeur du pape François, décédé le 21 avril dernier. Parmi les favoris, trois cardinaux africains figurent en bonne position : Robert Sarah de Guinée, Peter Turkson du Ghana et Fridolin Ambongo du Congo. Cette élection, entourée de rituels séculaires et de règles strictes établies depuis le Moyen Âge, constitue l’un des processus électoraux les plus secrets au monde. Quelles sont les étapes qui mèneront à l’annonce tant attendue du « Habemus Papam » depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre?
Élection Pape: les mystères du conclave et la fumée révélatrice
Le terme « conclave » vient du latin « cum clavis » signifiant « avec clé« , en référence à l’isolement complet des cardinaux durant tout le processus électoral. Cette tradition, instituée au XIIIe siècle, garantit l’indépendance du vote face aux influences extérieures.
«Le conclave est l’un des processus électoraux les plus secrets au monde», explique un historien du Vatican. «Chaque détail, du déroulement des votes à l’annonce du résultat, obéit à un protocole précis établi depuis des siècles.»
Les 133 cardinaux électeurs, tous âgés de moins de 80 ans, s’apprêtent à s’installer à la résidence Sainte-Marthe dans l’enceinte du Vatican. Bien que la règle fixe normalement le nombre maximum à 120 électeurs, la congrégation générale a confirmé récemment que tous les cardinaux de moins de 80 ans auront le droit de vote lors de ce conclave.
Le processus commence officiellement par une messe solennelle « Pro eligendo Papa » dans la basilique Saint-Pierre, suivie d’une procession des cardinaux vers la chapelle Sixtine. Une fois à l’intérieur, ils prêtent serment de respecter le secret absolu des délibérations et prononcent l’« Extra omnes! », signalant que toutes les personnes non autorisées doivent quitter les lieux.
Chaque jour de conclave comprend quatre tours de scrutin possibles : deux le matin et deux l’après-midi. Les cardinaux inscrivent sur un bulletin le nom de leur candidat, puis le déposent dans une urne en récitant la formule « Je prends à témoin le Christ Seigneur qui me jugera que je donne ma voix à celui que je pense devoir être élu ».
Pour être élu pape, un cardinal doit obtenir les deux tiers des voix plus une. Si après treize scrutins aucun candidat n’est élu, une journée de prière et de réflexion est accordée aux cardinaux.
Le moment le plus emblématique reste celui de l’annonce des résultats au monde extérieur. Après chaque session de vote, les bulletins sont brûlés dans un poêle spécial installé dans la chapelle Sixtine. Des additifs chimiques sont ajoutés pour produire une fumée noire en cas d’échec du vote, ou blanche si un nouveau pape est élu.
Depuis 2005, les cloches de la basilique Saint-Pierre accompagnent également la fumée blanche pour éviter toute confusion quant à la couleur de la fumée. Le cardinal protodiacre – actuellement le Français Dominique Mamberti – annoncera alors depuis le balcon central de la basilique Saint-Pierre la fameuse phrase « Habemus Papam », suivie du nom de baptême du nouvel élu et du nom pontifical qu’il a choisi.
L’histoire nous rappelle que les conclaves peuvent être imprévisibles. Un proverbe au Vatican dit même : « Qui entre pape au conclave en sort cardinal« , soulignant que les favoris sont rarement élus. Si le conclave le plus long de l’histoire a duré près de trois ans (1268-1271), les conclaves modernes sont généralement beaucoup plus courts. En 2013, le pape François a été élu en seulement deux jours et cinq scrutins.
Alors que les pronostics vont bon train, avec des figures africaines comme le cardinal Sarah, souvent cité pour sa rigueur doctrinale, ou le cardinal Tagle des Philippines, surnommé le « François asiatique », l’issue reste incertaine. Ce conclave pourrait-il marquer l’histoire avec l’élection du premier pape africain ou asiatique des temps modernes?
Selon vous, qui parmi les 133 cardinaux électeurs a le plus de chances d’être choisi comme prochain chef de l’Église catholique?
Par Rodrigue Batag pour 237online.com
Par Richard Ebongue | 06 mai 2025 à 19h30