Une mise en garde sans équivoque vient d’être lancée par le Conseil National de la Communication (CNC). Dans un communiqué officiel daté du 3 mars 2025, l’organe de régulation des médias camerounais tire la sonnette d’alarme face à la recrudescence des discours haineux dans l’espace médiatique national. Une décision qui intervient dans un contexte pré-électoral particulièrement sensible.
La menace tribaliste s’amplifie à l’approche des échéances électorales
Le constat dressé par le CNC est alarmant : malgré une mise en demeure adressée aux professionnels des médias le 13 janvier 2025, l’institution observe “avec une vive inquiétude, la multiplication dans les médias classiques et sur les réseaux sociaux de discours incitant à la haine tribale et à la division”. Un phénomène qui prend une ampleur particulière alors que le Cameroun s’apprête à vivre “de grandes échéances politiques” cette année.
La montée des tensions communautaires constitue un véritable talon d’Achille pour la stabilité du pays. Le CNC qualifie sans détour ces dérives de “menace grave pour la paix et la stabilité sociale”, des termes qui témoignent de l’urgence de la situation.
Responsabilité éditoriale et sanctions exemplaires en perspective
Joseph Chebonkeng Kalabubsu, président du CNC, rappelle fermement dans ce communiqué que “la liberté de la presse ne saurait en aucun cas servir de prétexte à la propagation de propos dangereux et irresponsables”. Une mise au point qui s’adresse directement aux professionnels des médias, désormais appelés à faire preuve de “rigueur” et de “professionnalisme”.
L’organe de régulation ne se contente pas d’avertissements : il annonce clairement que “des sanctions exemplaires seront prises” contre les promoteurs et professionnels du secteur médiatique qui se rendraient coupables de diffusion de “discours incendiaires en violation des principes éthiques et déontologiques”. Une épée de Damoclès qui pèse désormais sur l’ensemble du paysage médiatique camerounais.
Un contexte électoral qui exige vigilance et responsabilité
Cette intervention musclée du CNC s’inscrit dans un contexte particulier. L’année 2025 s’annonce cruciale pour le Cameroun avec plusieurs rendez-vous électoraux majeurs en perspective. Dans ce climat politique effervescent, les tensions communautaires représentent un risque considérable pour la cohésion nationale.
“En cette année charnière”, précise le communiqué, les médias sont invités à respecter “impérativement les lois et règlements de la république, les règles déontologiques de leur métier et s’abstenir de diffuser tout contenu susceptible de troubler le bon ordre social”. Un appel à la responsabilité qui résonne comme un ultime avertissement avant sanction.
Pour les professionnels des médias camerounais, le message est clair : la liberté d’expression trouve ses limites là où commence l’incitation à la haine. Reste à voir comment cette directive sera appliquée et si elle parviendra à endiguer efficacement la propagation des discours divisionnistes à l’approche des échéances électorales.