95 employés de Cimencam ont reçu des médailles d’honneur vendredi 30 mai à Douala, dans une cérémonie orchestrée par le ministre Grégoire Owona. Cette mascarade révèle une stratégie de manipulation bien rodée de l’entreprise française pour endormir la conscience sociale camerounaise.
Sous les ors d’une salle somptueuse, l’assistance a assisté à un spectacle désolant de soumission volontaire. La grande famille Cimencam, comme ils aiment se faire appeler, transforme ses employés en faire-valoir d’un système d’exploitation déguisé.
Cimencam Douala : quand l’exploitation se pare d’or
« Vous êtes des vainqueurs, vous êtes des champions », a déclaré Xavier Legrand, Directeur général de Cimencam. Ces paroles creuses dissimulent mal la réalité d’une entreprise qui enrichit ses actionnaires français sur le dos des travailleurs camerounais.
Les 95 médailles distribuées – 44 en argent, 45 en vermeil et 16 en or – constituent un écran de fumée face aux véritables enjeux. Pourquoi récompenser la fidélité quand les salaires restent dérisoires comparés aux profits rapatriés vers l’hexagone ?
Cette cérémonie intervient opportunément alors que les critiques s’intensifient contre les pratiques néocoloniales des multinationales françaises au Cameroun. Cimencam tente visiblement de redorer son blason terni.
La stratégie Cimencam : diviser pour mieux régner
« Le Cameroun s’honore d’avoir Cimencam et de voir Cimencam se développer », a osé déclarer le ministre Grégoire Owona. Cette déclaration illustre parfaitement la complicité des élites camerounaises avec les intérêts étrangers.
L’entreprise française continue d’exploiter les ressources naturelles camerounaises tout en distribuant quelques hochets symboliques. Les vrais bénéficiaires de cette croissance ne sont certainement pas les ouvriers décorés, mais bien les actionnaires parisiens.
Le dialogue social tant vanté par l’entreprise cache une réalité amère : des conditions de travail difficiles, des salaires insuffisants et une absence totale de transfert technologique réel vers les compétences locales.
Cette stratégie de communication ne peut masquer l’évidence : Cimencam perpétue un modèle économique colonial où le Cameroun fournit la main-d’œuvre et les matières premières tandis que les profits s’envolent vers la France.
Combien de temps encore les Camerounais accepteront-ils d’être les figurants de leur propre exploitation ?