Christopher Fomunyoh exige Paul Biya retraite sur RFI vendredi 11 juillet dans LE GRAND INVITÉ AFRIQUE. L’essayiste camerounais et directeur Afrique du National Democratic Institute lance un appel fracassant : le président de 92 ans doit prendre sa retraite avant la présidentielle d’octobre. Selon lui, une candidature présidentielle serait «le plus beau cadeau que le parti au pouvoir pourrait rendre à l’opposition». Ces déclarations explosives relancent le débat sur l’avenir politique du Cameroun.
Les déclarations Christopher Fomunyoh sur RFI marquent un tournant dans le débat politique camerounais. L’intellectuel de renom international n’y va pas par quatre chemins concernant l’avenir du président Biya.
«Je lui dirais carrément d’aller se reposer parce que si je voulais être cynique, je dirais comme certains que la candidature de Paul Biya serait un cadeau, le plus beau cadeau que le parti au pouvoir pourrait rendre à l’opposition», assène-t-il sans détour.
Cette sortie intervient après les propos contradictoires des ministres de la Communication et de l’Enseignement supérieur sur la même antenne. Pendant que le premier évoque la liberté de choix du président, le second affirme catégoriquement que «Paul Biya sera candidat».
Fomunyoh justifie sa position par des arguments pratiques implacables : «Ce serait très facile de le battre dans une campagne où il ne pourra pas battre campagne, où il ne pourra pas faire des tournées dans les dix régions du pays».
Inquiétudes majeures sur l’organisation électorale
L’expert politique exprime des craintes sécuritaires élection 2025 qui dépassent la simple question de la candidature présidentielle. Sa vision globale des enjeux révèle l’ampleur des défis camerounais.
«Je suis très inquiet. Je peux dire que l’année 2025 sera une année cruciale parce que si le Cameroun rate le coche avec l’élection présidentielle d’octobre, en plus des difficultés sécuritaires que nous sommes en train de vouloir gérer dans l’Extrême-Nord avec Boko Haram, dans la zone anglophone», avertit-il.
Le ralliement Tchiroma Bello Bouba opposition constitue selon Fomunyoh un événement politique majeur. «Je pense que c’est très significatif que des personnalités qui ont servi dans le gouvernement pendant plus de deux décennies décident en ce moment précis de quitter le bateau gouvernemental», analyse-t-il.
Ces défections d’Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari, anciens ministres du RDPC, révèlent des fissures profondes au sein du parti au pouvoir et bouleversent la donne électorale.
Fomunyoh conclut par un appel solennel : «En tant qu’arrière-grand-père, c’est le moment de prendre votre retraite et d’être respecté par les Camerounais, par les Africains et par le monde entier».
Ces défections annoncent-elles vraiment un changement politique majeur au Cameroun ?
