Cérémonie protocolaire d’ouverture des JENACI présidée par le ministre Mounouna Foutsou ce 8 août 2025 au stade Matéco de l’université de Yaoundé 1. Cette première édition des Jeux nationaux de la Citoyenneté rassemble 500 compétiteurs venus des 10 régions du Cameroun. L’événement marque une innovation majeure dans l’éducation populaire camerounaise avec un format révolutionnaire axé sur les valeurs citoyennes. Une initiative qui pourrait transformer l’approche de l’engagement civique chez les jeunes.
Défilé des délégations : innovation organisationnelle majeure
La cérémonie protocolaire d’ouverture des JENACI a débuté par l’installation du ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique à la tribune d’honneur. Le moment fort reste le défilé spectaculaire des délégations venues des 10 régions camerounaises.
L’originalité réside dans le regroupement innovant des participants. « Plutôt qu’un format classique de 10 équipes représentant les 10 régions, il n’y a que quatre équipes/valeurs », précise Fidèle Djebba, présidente du CONEP. Les 500 compétiteurs se déploient autour de quatre valeurs fondamentales : paix, vivre-ensemble, civisme et patriotisme.
Cette approche révolutionnaire vise le brassage national intégral. « Vous avez dit brassage ? » interroge avec malice un encadreur présent. Effectivement, même les encadreurs régionaux peuvent être affectés à n’importe quelle équipe-valeur, cassant les logiques territoriales traditionnelles.
La levée des couleurs nationales suivie de l’exécution de l’hymne national a solennisé cette cérémonie protocolaire d’ouverture des JENACI. Un moment d’émotion patriotique palpable dans les gradins du stade universitaire.
Discours fondateur : vocation citoyenne des JENACI
L’adjoint au maire de Yaoundé 3 a salué chaleureusement l’organisation dans cet arrondissement. « Un lieu emblématique pour accueillir un événement spécial. Quoi de mieux ? », s’est-il exclamé avec conviction. Le stade de l’université de Yaoundé 1 devient ainsi le théâtre de cette révolution éducative.
Fidèle Djebba a ensuite expliqué la philosophie des JENACI. « L’éducation populaire : c’est tout ce qu’on apprend hors de l’école », précise-t-elle d’emblée. Cette initiative du CONEP s’inscrit parfaitement dans cette dynamique alternative d’apprentissage.
« Nous avons choisi le sport, les activités socio-éducatives pour transmettre un certain nombre de valeurs aux jeunes mais également toute la population », développe la présidente. L’objectif transcende la simple compétition sportive pour embrasser une mission sociétale plus large.
Les modalités d’hébergement illustrent parfaitement cette approche. « Il est question de manger ensemble, de partager sa chambre avec quelqu’un qu’on ne connaît pas. Ça c’est par exemple le vivre-ensemble », explique Fidèle Djebba avec des exemples concrets.
Prestations artistiques et engagement sermenté
Queen, jeune artiste talentueuse, a offert un slam percutant sur la scène. Sa performance sensibilise la jeunesse à « l’ardeur au travail et à fuir la voie de la facilité ». Un message fort qui résonne avec les valeurs portées par ces Jeux innovants.
Le ministre Mounouna Foutsou a ensuite appelé à une prière interreligieuse remarquable. Cette minute de civisme défend activement « les valeurs de respect de la différence, donc de vivre-ensemble ». Une séquence particulièrement symbolique dans le contexte camerounais actuel.
Le Fan’s club de l’université de Yaoundé 1 a assuré une prestation artistique colorée. Des jeunes artistes volontaires ont également proposé un spectacle de danse urbaine électrisant sous le slogan « Be proud of who you are ».
La montée du drapeau spécifique aux JENACI, suivie de l’exécution de l’hymne de la Jeunesse, a marqué un tournant protocolaire. Ces symboles nouveaux ancrent définitivement l’identité de cette compétition citoyenne innovante.
Serments et engagements : intégrité garantie
Les serments constituent le cœur moral de cette cérémonie protocolaire d’ouverture des JENACI. Binyet Bolamo, représentant les compétiteurs, a pris la parole avec solennité. Les participants s’engagent formellement à « respecter les valeurs de paix, de civisme, de vivre-ensemble et de patriotisme ».
L’esprit de fair-play et de fraternité guidera toutes les compétitions à venir. Cette dimension éthique différencie fondamentalement les JENACI des compétitions sportives classiques.
Eric Ndedi Essengue, au nom des officiels, a prononcé un serment anti-corruption particulièrement significatif. Les officiels s’engagent à « respecter les règles édictées pour les JENACI, et à éviter toute attitude de corruption ». Cette transparence vise à « préserver l’intégrité des Jeux et les valeurs qu’ils portent ».
Les encadreurs promettent également une impartialité totale. « Il n’y aura par conséquent pas de partialité dans l’encadrement qu’ils apporteront à tel ou tel compétiteur », confirme le protocole. Cette équité garantit la crédibilité de l’ensemble du processus.
Vision ministérielle : laboratoire du vivre-ensemble
Le discours du ministre Mounouna Foutsou constitue le moment culminant de cette cérémonie. « Les Jeux nationaux de la Citoyenneté ont pour vocation de promouvoir, auprès des jeunes issus des associations, mouvements de jeunesse et structures d’éducation populaire, les valeurs fondamentales de la citoyenneté », déclare-t-il avec emphase.
L’énumération des valeurs ciblées impressionne par sa complétude : « paix, patriotisme, vivre-ensemble harmonieux, engagement civique, tolérance, solidarité et volontariat ». Un programme ambitieux pour transformer la mentalité de la jeunesse camerounaise.
« Cette initiative novatrice, organisée par le CONEP et le CNJC sous la supervision de mon département, se veut une traduction concrète et dynamique des idéaux de responsabilité civique », poursuit le ministre. Cette collaboration institutionnelle garantit la pérennité du projet.
Les JENACI s’érigent en « véritable laboratoire du vivre-ensemble, de la diversité constructive et du patriotisme actif ». Cette métaphore scientifique souligne la dimension expérimentale et innovante de l’initiative.
« À travers l’animation sportive, la culture, les arts traditionnels, les débats citoyens et les concours intellectuels », les Jeux embrassent une approche pédagogique multimodale. Cette diversité méthodologique maximise l’impact éducatif escompté.
Philosophie révolutionnaire : construction versus destruction
« Nous ne sommes pas dans une arène sportive », insiste fermement le ministre Mounouna Foutsou. Cette précision fondamentale distingue les JENACI de toute compétition traditionnelle axée sur la performance pure.
« Ces Jeux sont l’expression noble d’une jeunesse qui choisit de construire et non de détruire, de rassembler et non de diviser », développe-t-il avec passion. Cette dichotomie construction/destruction résonne particulièrement dans le contexte sociopolitique actuel.
L’engagement pour « des combats pour des causes nobles, compétir pour des valeurs plutôt que pour leurs régions » révolutionne l’approche compétitive traditionnelle. Cette transcendance territoriale vise l’unité nationale effective.
« C’est ça la belle leçon de ces Jeux qui doivent inspirer tous les Camerounais », conclut le ministre. L’ambition dépasse largement le cadre des participants pour toucher l’ensemble de la société camerounaise.
Les JENACI s’inscrivent dans « l’intensification de la mise en œuvre du PRONEC-REAMORCE en milieux ouverts ». Ce programme vise « le changement des mentalités de nos compatriotes, les jeunes en particulier ». Une approche systémique du changement social.
« Les compétiteurs d’aujourd’hui en ressortiront avec des capacités renforcées, des convictions affirmées, et une plus grande conscience de leur rôle dans la consolidation de notre nation », prophétise Mounouna Foutsou. Cette vision transformatrice place l’individu au service de la nation.
Cette cérémonie protocolaire d’ouverture des JENACI marque-t-elle véritablement le début d’une révolution éducative camerounaise ?
