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Capo Daniel, ex-baron de l’Ambazonie, peut-il être pardonné ? 🔥🇨🇲💣


C’est une nouvelle qui secoue le landerneau politique et sécuritaire camerounais. Capo Daniel, alias Ngong Dong Daniel, ex-chef et communicateur du tristement célèbre groupe séparatiste « Ambazonian Defense Forces » (ADF), vient de publier un communiqué annonçant sa décision de « mettre fin à toute hostilité contre l’État du Cameroun ». Un revirement spectaculaire pour celui qui fut longtemps considéré comme l’un des activistes les plus violents et radicaux de la rébellion anglophone.

De donneur d’ordres à repenti : le parcours sulfureux de Capo Daniel

Mais qui est vraiment Capo Daniel ? Selon les informations recueillies par 237online.com auprès de sources sécuritaires, ce leader séparatiste s’est distingué par son extrémisme et sa propension à ordonner des attaques sanglantes contre les civils et les forces de défense camerounaises. Sous sa houlette, ADF a été classé en 2020 par Facebook (Meta) comme « le groupe sécessionniste le plus agressif d’Afrique centrale ».

Son parcours est émaillé d’accusations de détournement de fonds destinés à financer les actes terroristes des séparatistes, ainsi que de collusion avec certaines autorités camerounaises dans le but de saper de l’intérieur le mouvement séparatiste. Des accusations qui lui ont valu d’être radié d’ADF, sans pour autant éteindre les multiples plaintes nationales et internationales qui pèsent sur lui.

Le pardon est-il possible pour un « repenti » au lourd passif ?

La question qui agite aujourd’hui le Cameroun est simple : Capo Daniel peut-il être pardonné ? Le Chef de l’État, Paul Biya, avait tendu la main aux séparatistes dès le début de la crise, promettant clémence et réinsertion à ceux qui déposeraient les armes. Mais cette main tendue peut-elle s’étendre à un homme au passif aussi lourd que Capo Daniel ?

« C’est une question épineuse« , estime un expert de la crise anglophone joint par notre rédaction. « D’un côté, encourager les repentis peut être un moyen efficace de fragiliser la rébellion de l’intérieur. Mais de l’autre, pardonner trop facilement à ceux qui ont du sang sur les mains risque d’être perçu comme une prime à l’impunité par les victimes et leurs familles.« 

Des zones d’ombre qui suscitent le doute et la méfiance

Car au-delà des effets d’annonce, de nombreuses zones d’ombre persistent. Capo Daniel est-il prêt à livrer ses anciens compagnons d’armes, à commencer par le leader séparatiste en exil Ayaba Cho Lucas ? Quelle est sa capacité réelle à peser sur le cours du conflit, maintenant qu’il a été mis au ban de la rébellion ?

Autant de questions qui suscitent le doute et la méfiance, y compris au sein de la société civile camerounaise. « On ne peut pas faire confiance à un terroriste sur la base d’un simple communiqué », s’insurge un représentant d’une association de victimes. « S’il est sincère dans sa volonté de paix, qu’il commence par répondre de ses actes devant la justice et demander pardon aux familles qu’il a brisées. »

Une situation inédite qui met le gouvernement face à ses responsabilités

Pour le gouvernement camerounais, la situation est inédite et potentiellement explosive. Accueillir Capo Daniel en fils prodigue pourrait envoyer un signal désastreux et saper les efforts de reconstruction et de réconciliation. Mais ignorer sa main tendue, c’est peut-être laisser passer une chance d’affaiblir une rébellion qui continue de gangrener les régions anglophones.

« Le gouvernement est face à un dilemme cornélien« , résume un politologue contacté par 237online.com. « Quelle que soit sa décision, elle sera lourde de conséquences. C’est un test majeur pour la capacité de l’État à gérer la sortie de crise avec fermeté, mais aussi avec sagesse et humanité.« 

Une chose est sûre : le « cas Capo Daniel » est révélateur de la complexité d’un conflit qui, après six ans, est loin d’avoir livré tous ses secrets. Et il pose, une fois de plus, la question centrale de la réponse à apporter à ceux qui, après avoir semé la terreur et la désolation, affirment vouloir œuvrer pour la paix. Une question à laquelle seuls les Camerounais, dans toute leur diversité et leur sagesse, pourront apporter une réponse.

Par Ulrich NDENGA pour 237online.com



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