(Investir au Cameroun) – Le concessionnaire public Camtel, en charge du réseau national de transport des communications électroniques, a consolidé sa position stratégique en 2024. Selon l’Observatoire annuel du marché des télécommunications électroniques de l’ART, les activités de transport de l’opérateur ont généré 33,717 milliards FCFA, soit une progression de 17,15 % par rapport aux 28,78 milliards FCFA enregistrés en 2023.
Cette reprise intervient après une année 2022 plus favorable, marquée par des revenus de 36,5 milliards FCFA, ce qui traduit un retour encore timide à la croissance dans un contexte de forte demande en capacité de transport de données. « S’agissant du réseau de transport de CAMTEL, le constat est celui de la stagnation car depuis 2021, les informations fournies par l’Opérateur sur ledit réseau sont exactement les mêmes », souligne le rapport de l’ART. L’amélioration observée en 2024 est notamment attribuée aux travaux d’entretien du réseau et à la hausse des besoins en bande passante des opérateurs mobiles, des fournisseurs d’accès Internet (FAI) et des grandes entreprises.
Un réseau backbone national et régional de premier plan
Camtel exploite l’un des réseaux de transport les plus étendus d’Afrique centrale. Son backbone national en fibres optiques s’étend sur environ 12 000 km, complété par plus de 500 km de boucles optiques métropolitaines déployées dans huit capitales régionales. Cette infrastructure dessert les 10 chefs-lieux de régions, 51 départements et 209 arrondissements, avec des points d’interconnexion vers tous les pays limitrophes : Gabon, Guinée équatoriale, Nigeria, République centrafricaine et Tchad.
Sur le plan international, l’opérateur dispose de trois stations d’atterrissement à Kribi, Limbé et Douala, connectées aux câbles sous-marins SAT3, WACS, NCSCS et SAIL. Ces connexions donnent accès aux réseaux mondiaux en Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique. Camtel bénéficie en outre de droits de propriété sur près de 50 000 km de câbles, un atout majeur pour la fourniture de services de transmission internationale aux opérateurs nationaux et sous-régionaux.
Un quasi-monopole d’infrastructures encore sous-valorisé
Malgré ce positionnement unique sur le marché et un quasi-monopole sur les infrastructures de transport des communications électroniques, Camtel ne parvient pas encore à tirer pleinement parti de ses actifs. Les performances restent en deçà des attentes, pénalisées par des difficultés opérationnelles et une exploitation encore limitée de ses capacités réseau.
Cette sous-performance réduit l’impact que l’opérateur public pourrait exercer sur la compétitivité globale du secteur des télécommunications, tout en freinant la progression de ses propres revenus, malgré les 33,7 milliards FCFA générés en 2024.
Amina Malloum
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