Peu de Camerounais connaissent son nom, mais chaque décollage présidentiel porte son empreinte.
Derrière les déplacements millimétrés de Paul Biya, un homme orchestre tout dans l’ombre : Fadil Yuzal, un courtier franco-turc à la fois discret et redoutablement influent.
C’est lui qui, depuis des années, gère les avions présidentiels via sa société Alfa Jet Services, basée entre Paris et Istanbul.
Qui est vraiment cet homme qui vole littéralement au-dessus de la République ? Et comment a-t-il gagné la confiance du plus secret des présidents africains ?
✈️ Le “pilote de l’ombre” du pouvoir camerounais
Selon plusieurs sources proches du protocole d’État, Fadil Yuzal est bien plus qu’un simple logisticien aérien.
C’est l’homme du dernier appel, celui qui sait quel Boeing médicalisé ou quel Airbus affréter à la minute près.
Son entreprise Alfa Jet Services est spécialisée dans les vols diplomatiques et médicaux VIP. Elle aurait déjà affrété plusieurs appareils à destination de Genève, Paris ou Bruxelles, les villes préférées du président camerounais pour ses séjours médicaux et privés.
« Il n’apparaît jamais sur les photos, mais son nom circule dans tous les aéroports d’État », confie une source diplomatique à 237online.com.
Discret jusqu’à la paranoïa, Yuzal ne s’exprime jamais publiquement. Son réseau, lui, s’étend entre les aéroports militaires français, les courtiers suisses, et quelques partenaires camerounais triés sur le volet.
💼 Un homme d’affaires entre Paris, Istanbul et Yaoundé
Né d’un père turc et d’une mère française, Fadil Yuzal aurait débuté dans le fret aérien avant de se spécialiser dans les vols gouvernementaux confidentiels.
C’est à travers cette niche qu’il aurait été repéré par des émissaires du régime camerounais au début des années 2000.
Depuis, Alfa Jet Services serait devenu l’unique opérateur de confiance du palais d’Etoudi pour tout ce qui touche aux déplacements présidentiels.
« Rien ne décolle sans lui. Quand le Falcon présidentiel tombe en panne, c’est lui qu’on appelle », souffle un ancien membre du cabinet civil.
Basé entre Paris-Le Bourget et Yaoundé-Nsimalen, Yuzal gère des contrats à plusieurs millions d’euros.
Mais dans les cercles diplomatiques, son profil intrigue : aucune interview, aucun document public, et un train de vie sans ostentation, presque effacé.
🕵️♂️ Un maillon clé du dispositif présidentiel
Pour les initiés, Fadil Yuzal fait partie de cette galaxie d’hommes de confiance du président Biya : invisibles, mais essentiels.
Il serait notamment derrière les vols médicaux spéciaux, les séjours suisses et la logistique aérienne d’urgence.
Certains analystes voient en lui le symbole du système Biya : centralisé, verrouillé et dépendant d’un petit cercle d’intermédiaires loyaux.
« Ce n’est pas du jeu, même les pilotes ne connaissent parfois pas le vrai plan de vol ! », ironise un agent de Nsimalen.
Son influence dépasse désormais le simple affrètement : plusieurs diplomates européens confirment qu’il aurait aussi coordonné des opérations humanitaires ou militaires confidentielles liées au Cameroun.
🌍 Un pouvoir dans l’ombre du ciel camerounais
En apparence, Fadil Yuzal n’a ni visage public ni titre officiel.
Mais dans la pratique, il incarne une figure rare : celle d’un homme de confiance total, capable de mobiliser un avion présidentiel à tout moment.
Son nom revient comme un refrain dès qu’un vol officiel est annoncé — preuve qu’au Cameroun, le pouvoir se joue parfois à 10 000 mètres d’altitude.
Alors que le pays traverse une période politique tendue, une question demeure : que deviendront ces réseaux de l’ombre le jour où le vieux lion cessera de voler ?
