C’est désormais confirmé : Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre de la Communication et président du FSNC, s’est réfugié depuis le 29 octobre 2025 à Yola, dans l’État d’Adamawa au Nigeria.
Selon des sources concordantes, l’opposant camerounais vit actuellement sous résidence surveillée, placé sous la vigilance de la National Intelligence Agency (NIA).
Interrogé par les services nigérians, il aurait reçu l’ordre de ne pas communiquer publiquement depuis le territoire.
Pourquoi ce départ soudain ? Fuite politique ou stratégie calculée ? Le mystère reste entier.
Un départ discret vers le Nigeria voisin
D’après des informations exclusives recueillies par 237online.com, Issa Tchiroma a quitté sa résidence de Marouaré à Garoua dans la nuit du 28 au 29 octobre 2025, avant de traverser la frontière par voie terrestre.
Il a pris ses quartiers à Yola, capitale de l’État d’Adamawa, hébergé dans une résidence privée mise à disposition par un de ses soutiens.
Cette région, historiquement liée au Cameroun par des liens culturels et familiaux, n’a pas été choisie au hasard.
« Tchiroma connaît très bien Yola, il y a ses entrées depuis longtemps », confie un proche du politicien.
L’Adamawa, berceau de l’ancien émirat de Sokoto, partage une frontière directe avec la région camerounaise du Nord — un détail stratégique pour un homme politique en quête de discrétion.
Sous la surveillance des services secrets nigérians
Mais cette retraite paisible a rapidement pris une tournure plus sérieuse.
À peine arrivé, Issa Tchiroma a été interrogé par la NIA (National Intelligence Agency), le renseignement extérieur du Nigeria.
Les autorités lui auraient interdit toute déclaration publique ou activité politique depuis le sol nigérian.
Selon des sources proches du dossier, il est désormais placé sous résidence surveillée, sous la supervision du puissant chef du renseignement, Mohammed Mohammed.
« Il ne peut ni voyager ni accorder d’interview sans autorisation. Il est surveillé de près, jour et nuit », rapporte une source diplomatique jointe à Abuja.
Des liens anciens avec les élites nigérianes
Le choix du Nigeria n’est pas fortuit.
Originaire de Garoua, Issa Tchiroma Bakary entretient depuis longtemps des relations privilégiées avec des figures influentes du Nord nigérian, notamment l’émir de Kano, Muhammadu Sanusi II (Sanusi Lamido Sanusi), et l’actuel émir de Yola, Muhammadu Barkindo Aliyu Musdafa.
Ces liens religieux et politiques tissés au fil des années lui assurent un certain réseau de protection.
Un politologue de Yaoundé résume la situation :
« Tchiroma joue une carte diplomatique subtile. Il n’est pas en fuite désespérée ; il cherche à exister politiquement dans une zone d’influence qu’il maîtrise. »
Pour l’instant, le gouvernement camerounais reste muet sur cette affaire sensible.
Mais en coulisses, plusieurs sources évoquent la possibilité d’une demande d’extradition si l’intéressé venait à s’exprimer publiquement.
Entre asile officieux et manœuvre politique, la présence d’Issa Tchiroma à Yola relance les spéculations sur ses véritables intentions.
Son silence forcé, imposé par les services nigérians, n’a fait qu’attiser la curiosité et la méfiance à Yaoundé.
Le Cameroun osera-t-il réclamer le retour d’un homme désormais sous la protection d’un État voisin ?
👉 Une chose est sûre : la saga Tchiroma est loin d’être terminée.

