La course à la présidentielle camerounaise d’octobre a dévoilé des tensions explosives au sein des formations politiques. Entre candidatures sabotées et rivalités fratricides, la bataille pour les investitures révèle l’ampleur de la crise qui traverse l’échiquier politique national.
Maurice Kamto piégé par une double candidature stratégique
L’ex-leader du MRC pensait avoir déjoué tous les pièges. Après sa démission confidentielle et son ralliement au Manidem, Maurice Kamto déposait sereinement sa candidature le 19 juillet.
Mais le 21 juillet, coup de théâtre : Dieudonné Yebga surgit à 22h au siège d’Elecam. Chapeau de cow-boy vissé sur la tête, ce militant discret dépose lui aussi sa candidature… au nom du même Manidem.
« Maurice Kamto et le Manidem sont victimes d’une opération mafieuse », dénonce Anicet Ekane, président du parti. Les deux candidatures sont logiquement rejetées pour « double investiture ».
Cette manœuvre était-elle orchestrée ? Selon nos informations, Yebga aurait été approché par un mystérieux avocat capable de mobiliser 30 millions de F CFA en 48h pour sa caution présidentielle.
Paul Biya validé malgré les contestations internes
Paradoxe troublant : pourquoi la candidature de Paul Biya est-elle acceptée alors que Léon Théiller Onana conteste sa légitimité au RDPC ?
Ce juriste militant dénonce l’absence de congrès depuis 2011, exigé par les statuts pour renouveler les organes dirigeants. Il a déposé sa propre candidature au nom du RDPC et saisi le Conseil constitutionnel.
La guerre fratricide touche également l’UPC avec trois candidatures, l’Univers de Prosper Nkou Mvondo contesté par Chantal Membouet, et même le PCRN de Cabral Libii défié par Robert Kona.
« Ces divisions semblent fomentées par le Minat pour affaiblir l’opposition », confie un cadre de l’UPC sous anonymat.
Le Conseil constitutionnel doit trancher avant le 11 août. Ses décisions pourraient bouleverser cette présidentielle qui s’annonce déjà tumultueuse.
Ces manœuvres révèlent-elles une stratégie délibérée de sabotage de l’opposition ?
