Cameroun – Présidentielle 2025 ► “le meilleur choix” ?


La proclamation officielle du Conseil constitutionnel consacre la victoire de Paul Biya avec 53,66 % des suffrages exprimés. Une élection marquée par une forte participation (57,76 %) et un débat national sur la maturité politique des Camerounais. Pour Evelyne Mengue, directrice des rédactions télé de la Crtv, « Paul Biya reste pour la majorité des Camerounais, le meilleur choix ». Un avis qui suscite autant d’adhésion que de controverse.
Mais au-delà du chiffre, que révèle vraiment ce scrutin sur l’état d’esprit du Cameroun de 2025 ?

🗳️ Une élection sous tension mais révélatrice

Douze candidats étaient en lice le 12 octobre 2025, chacun rêvant de surprendre le vieux routier du pouvoir. Pourtant, les chiffres officiels parlent d’eux-mêmes : Paul Biya l’emporte pour un nouveau mandat, devant un électorat plus exigeant, plus lucide.
« Les Camerounais ne sont plus naïfs », souligne un enseignant rencontré à Yaoundé. « Ils savent ce qu’ils veulent, et surtout ce qu’ils refusent. »

L’analyse d’Evelyne Mengue sur la Crtv insiste : « Le temps des messies politiques spontanés est passé. »
Ce scrutin aurait donc confirmé une mutation du comportement électoral : moins d’émotion, plus de calcul et de réalisme.

🔍 “Le style Biya”, entre continuité et prudence

Selon l’éditorial télévisé, la victoire du président sortant s’explique autant par la fidélité de son électorat que par la symbolique de la paix et du consensus qu’il incarne.
« Relativiser la paix, c’est mettre en péril l’avenir », avertit Mengue dans son analyse. Pour elle, la capacité de Biya à rassembler sans stigmatiser reste un atout majeur dans un pays traversé par des fractures sociales et régionales.

Cette approche du “style Biya” – calme, patient, silencieusement stratégique – continue de fasciner ses partisans. Elle tranche avec les appels plus bruyants de certains opposants, dont le FSNC d’Issa Tchiroma Bakary, qui, paradoxalement, n’a pas déposé de recours officiel après avoir dénoncé des irrégularités.
« Ne pas contester, c’est aussi une forme d’acceptation », estime un politologue à Douala.

🌍 Un tournant pour la société camerounaise

Pour Evelyne Mengue, cette élection marque « un virage vers un nouvel ordre sociétal ».
Elle y voit le signe d’une maturité politique affirmée, portée par une génération de Camerounais « qui côtoient l’élite mondiale dans tous les domaines du savoir ».
Le message est clair : le pays entre dans une phase où la compétence et la tolérance deviennent les nouveaux marqueurs de la légitimité politique.

Mais la question demeure : le pouvoir saura-t-il traduire cette maturité citoyenne en réformes concrètes ?

En refermant cette page électorale, un constat s’impose : la paix et la stabilité demeurent les deux piliers du “style Biya”, plébiscités par une majorité prudente mais consciente.
Comme le dit Evelyne Mengue, « le Cameroun change », et ce changement commence peut-être par la manière même dont ses citoyens votent et débattent.
👉 Mais au fond, ce Cameroun nouveau saura-t-il faire tomber ses œillères pour entamer son propre chemin de Damas ?



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