Pour une critique simple, d’allure constructive sur l’état désastreux des aéroports du Cameroun, Thomas Owona Assoumou qui croit se sentir épinglé s’affole et verse dans un emballement contreproductif. Il est difficile de comprendre ce qui a pu se passer dans la tête du Directeur général des Aéroports du Cameroun (Adc).
Thomas Owona Assoumou s’est vu emporté par une frayeur et une grosse peur au point de perdre tout contrôle. Au commencement, une correspondance qui n’est jamais arrivée à bon port; celle du président du Groupement des Entreprises du Cameroun (Gecam). Le patron des patrons de la principale organisation patronale du Cameroun a identifié les points à améliorer, de même qu ‘il a encouragé la progression. « La critique, lorsqu ‘elle est formulée avec bienveillance, devient alors un précieux moteur à la créativité » , affirme un sociologue.
L’on peut penser que c’était la conviction de Célestin Tawamba lorsqu’il a pris la plume pour adresser une correspondance en date du 12 novembre 2024 au Directeur général d’Aéroports du Cameroun (Adc). Dans la lettre du président du Gecam, un extrait : «Depuis plusieurs années, nous avons constaté avec inquiétude un délabrement flagrant des infrastructures aéroportuaires tant au niveau des terminaux que des équipements destinés aux passagers. Les conditions d’accueil, d’orientation et de sécurité approximatives ne répondent malheureusement pas aux normes internationales attendues dans un pays comme le nôtre » , lit-on. À l’origine, il s’agit là d’une interpellation courtoise, voire une alerte républicaine, dans le droit fil du rôle pour lequel plus de 1000 entreprises ont élu Célestin Tawamba à la présidence du Gecam. Difficile d’expliquer la panique générale et un affolement sans cause chez le Dg des Adc. Pourquoi cette frilosité indescriptible et inexplicable.
Dans la foulée le Dg a ouvert le feu. S’en est suivie, la déferlante d’ une meute de francs-tireurs et des vautours, aux trousses du président du Gecam. Le reporter du Messager a essayé de gratter le vernis, de sonder les dédales de l’affaire, à l’effet de reconstituer les pièces du puzzle. Aux sources d’un malentendu qui prend feu.
À la lumière de certains recoupements, il s’agit d’ une lettre qui a été interceptée en route, puis, elle a été largement amplifiée par les loups, les tueurs à charge et à gages; ceux-là qui agissent derrière les rideaux, dans les réseaux sociaux; les esprits de nuisance et les bonimenteurs qui sont devenus maîtres dans l’art de fabriquer des inepties; des spécialistes du lynchage dont le sport favori est de ceux dresser les murs entre les manageurs, d’allumer les braises incandescentes, de savourer les incompréhensions.
C’est sur ces entrefaites que la polémique a enflé et dégénéré en une passe d’armes entre Célestin Tawamba et Thomas Owona Assoumou. Les journaux et les réseaux sociaux en ont fait allègrement le relai. Le premier couac n’est imputable ni au président du Gicam, ni au patron des Adc. . . Loin s’en faut. À la vérité, Thomas Owona Assoumou n’avait pas encore ouvert son courrier qu’une des copies destinées aux hauts responsables publics du secteur a été divulguée dans les réseaux sociaux. C’est un secret de polichinelle à dire, c’est connu de tous, que la confidentialité des courriers est devenue désormais un vœu pieux dans la gestion des affaires publiques.
On observe de jour en jour, une espèce de banalisation des dossiers traités dans les administrations, surtout publiques du Cameroun. Tout est dans la rue, à la merci de n’importe quel quidam, comme si tout échange épistolaire entre hauts responsables en contexte de démocratie devrait nécessairement dégénérer en conflit de personnes. Ceux qui se trouvent dans le chaudron du management le savent; ils en sont avertis et devraient en conséquence, prendre ce qui vient des réseaux sociaux avec prudence et des pincettes. Le Directeur général des Aéroports du Cameroun qui ne vit pas sur une autre planète le sait. Hélas pourtant, Thomas Owona Assoumou s’est vite emporté. Sans avoir reçu par le canal ou le circuit officiel, la correspondance du président Célestin Tawamba datée du 12 novembre, le Dg des Adc s’est enflammé. Il n’a pas raté le coup. Difficile d’expliquer pourquoi Thomas Owona Assoumou s’est rapidement affolé dès le 20 novembre, et a formulé sa réponse.
À ce niveau est intervenu le 2e couac. Le document du Dg des Adc, (de manière volontaire, par naïveté ou par surprise et inadvertance) a été happé par la spirale, puis des suites, il a été publié sur les réseaux sociaux. De son côté, le président du Gecam (il a cerné les malveillantes manigances et fleuré le coup tordu) a quant à lui, gardé son calme et son sang-froid, face à la dure réalité des sévices des réseaux sociaux.
Malheureusement. Célestin Tawamba s’est retrouvé sous les feux nourris des francstireurs, les flingueurs et les « chargés de mission » . Certaines langues affirment (le reporter du Messager n’a pas réussi à vérifier la véracité de cette information) que c’est se sentant à l’étroit, inconfortable dans son fauteuil que le Dg des Adc poursuivant dans sa frilosité et son affolement, s’est attaché autour du cou, une chaîne avec du fil barbelé.