View Kamer

Cameroun – Listes électorales 2025 ► publication polémique


Le 20 octobre 2025, soit huit jours après la présidentielle du 12 octobre, ELECAM a surpris l’opinion publique en rendant disponibles les listes électorales provisoires issues de la révision de 2025.
Une publication jugée tardive par plusieurs observateurs, alors que les urnes sont déjà fermées et les résultats encore en attente d’homologation par le Conseil constitutionnel.
Simple retard administratif ou signal d’un malaise institutionnel ? Les Camerounais s’interrogent : pourquoi publier des listes électorales après coup ?

📄 Un communiqué inattendu signé après le vote

Dans son communiqué officiel n°000036, signé le 20 octobre 2025 à Yaoundé, le Dr Erik Essousse, Directeur général des élections, informe que les listes provisoires de la révision 2025 sont désormais consultables auprès des Antennes Communales et sur www.elecam.cm.
Selon l’article 78 alinéa 3 du Code électoral, ces listes peuvent être vérifiées jusqu’au 10 novembre 2025, permettant aux électeurs ou partis de signaler toute irrégularité ou omission.

Mais cette publication, intervenue après la présidentielle, soulève des interrogations.

« Comment peut-on publier les listes après que les électeurs ont déjà voté ? », s’étonne un militant de Douala rencontré par 237online.com.
« Cela ressemble à une régularisation post-électorale plutôt qu’à une transparence anticipée », ajoute-t-il, le ton amer.

🕵️‍♂️ Entre justification administrative et soupçons politiques

Du côté d’ELECAM, on évoque une procédure légale indépendante du calendrier électoral.
Les listes publiées seraient destinées à la période post-révision, en vue des prochaines élections locales et non à la présidentielle déjà passée.
Cependant, le timing alimente les critiques : certains partis estiment qu’il s’agit d’une erreur de communication majeure, d’autres y voient une tentative de calmer les tensions post-scrutin.

« Ce communiqué donne l’impression d’un système désynchronisé. ELECAM aurait dû anticiper », commente un politologue de l’Université de Yaoundé II.

Sur les réseaux sociaux, les réactions fusent.
Certains internautes ironisent : « On publie les listes après le vote, c’est le Cameroun qui innove ! »
D’autres saluent malgré tout l’effort de transparence, soulignant que la publication publique reste rare dans de nombreux pays africains.

⚖️ Enjeux de confiance et de crédibilité électorale

Cette publication tardive remet au centre du débat la crédibilité du processus électoral camerounais.
Alors que les résultats définitifs de la présidentielle ne sont pas encore proclamés, plusieurs formations politiques affirment avoir relevé des incohérences sur le terrain.
Le communiqué d’ELECAM pourrait être perçu comme une tentative de se conformer à la loi… mais le mal est fait dans l’opinion.

À quelques jours du verdict du Conseil constitutionnel, le message d’ELECAM est clair : les citoyens peuvent encore consulter et formuler des réclamations jusqu’au 10 novembre.
Mais au-delà du texte, une question demeure : le peuple croira-t-il encore à la neutralité de l’arbitre électoral ?



Source link

View Kamer

FREE
VIEW