Dans ce qui est présenté comme une “avancée historique” pour le secteur cacaoyer camerounais, se cache une réalité bien moins savoureuse. L’équipe de 237online.com décortique les dessous amers de cette prétendue innovation franco-camerounaise.
La Chocolaterie de Saint Thonan s’installe au Cameroun avec des promesses alléchantes de transformation locale. Pourtant, cette implantation ressemble étrangement aux schémas coloniaux bien rodés : une entreprise française qui vient “généreusement” transformer notre cacao, mais pour quel marché réellement ?
La perpétuation d’un système d’exploitation
L’histoire se répète avec une constance désarmante. Comme Chococam avant elle, cette nouvelle unité risque de reproduire le même modèle : les meilleurs produits exportés vers l’Europe, pendant que le marché local se contentera des sous-produits et des déchets de production. Une pratique bien connue qui maintient le Cameroun dans son rôle de pourvoyeur de matières premières.
La visite du ministre du Commerce dans le Finistère pose question. Comment peut-on célébrer un système qui continue de priver le Cameroun de la vraie valeur ajoutée de son cacao ? Cette délocalisation inversée ne fait que renforcer notre dépendance économique.
Pendant ce temps, les véritables chocolatiers camerounais, qui tentent de développer une filière locale authentique, restent dans l’ombre de ces géants qui monopolisent le marché sous couvert de “transfert de technologie”.
