Nouvelle décision du Conseil constitutionnel dans le cadre du contentieux post-électoral. La requête de M. Kisop Bertin, demandant l’annulation du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, a été déclarée irrecevable pour « défaut de qualité ».
L’institution présidée par Clément Atangana a estimé que le plaignant n’était pas candidat à l’élection et ne disposait donc d’aucune légitimité juridique pour saisir la haute juridiction.
Une décision nette, mais qui alimente déjà le débat sur la transparence et la participation citoyenne dans le processus électoral camerounais.
Erreur juridique ou symbole d’un verrou institutionnel ?
Une requête sans base légale reconnue
Lors de l’audience publique, le Conseiller-Rapporteur a rappelé que seuls les candidats régulièrement inscrits à la présidentielle sont habilités à déposer un recours.
« La loi électorale est claire : en matière de contentieux présidentiel, seule une candidature validée donne qualité à agir », a-t-il souligné devant le Conseil.
En conséquence, le dossier de M. Kisop Bertin a été classé sans suite, le juge constitutionnel évoquant un « défaut de qualité manifeste ».
Cette décision met fin à la sixième affaire examinée depuis l’ouverture des audiences post-électorales.
Le Conseil constitutionnel reste strict sur la procédure
Pour les observateurs, cette série de rejets successifs traduit la rigueur procédurale du Conseil constitutionnel dans le traitement des recours.
« La loi ne laisse aucune zone grise. Il ne suffit pas d’être citoyen pour contester une élection présidentielle. Il faut avoir participé au scrutin », explique un juriste rencontré à Yaoundé.
Cette fermeté, si elle renforce la crédibilité juridique du processus, suscite cependant des critiques dans l’opinion publique, certains estimant que trop de barrières empêchent les citoyens de faire entendre leurs voix.
Un climat politique toujours tendu avant le verdict final
Cette décision intervient à quatre jours de la proclamation solennelle des résultats, prévue pour le lundi 27 octobre 2025 au Palais des Congrès de Yaoundé.
Les regards se tournent désormais vers les dernières affaires encore pendantes devant la haute juridiction, alors que les camps politiques de Paul Biya et Issa Tchiroma Bakary continuent de se livrer une bataille à distance.
« Chaque rejet rapproche le pays du verdict final », commente un analyste politique. « Mais sur le terrain, la tension monte, surtout dans certaines villes de l’Ouest et du Nord. »
Une décision qui fera jurisprudence ?
Le cas Kisop Bertin rappelle à quel point la loi électorale camerounaise reste rigide quant à la notion de qualité à agir.
Cette jurisprudence pourrait servir de référence dans les futures élections, en limitant les recours considérés comme non conformes.
Mais au-delà du droit, une question persiste :
👉 les institutions camerounaises sont-elles encore perçues comme des arbitres neutres par l’opinion publique ?



