Douala respire un peu. Contrairement aux premières informations relayées hier, le journaliste poignardé en pleine émeute post-électorale à Douala n’est pas mort, selon des sources concordantes. Il a été grièvement blessé, mais son pronostic vital n’est plus engagé.
Un soulagement relatif dans un climat explosif, alors que la capitale économique du Cameroun reste secouée par des scènes de violence après la réélection de Paul Biya.
👉 Que s’est-il réellement passé ce lundi 27 octobre ?
🩸 Une confusion tragique, un homme laissé pour mort
Tout est parti d’une violente altercation dans le quartier Bepanda, épicentre des tensions post-électorales.
Le journaliste, en route vers son lieu de travail, a été pris à partie par une foule hystérique, certains l’accusant à tort d’être un collaborateur de la CRTV.
« Ils criaient “Tuez-le, il est de la CRTV !” », raconte un témoin encore sous le choc.
Blessé à l’arme blanche et laissé pour mort sur la chaussée, l’homme a finalement été secouru par des riverains avant l’arrivée des forces de l’ordre.
Transporté d’urgence à l’hôpital Laquintinie, il a subi une intervention chirurgicale dans la nuit.
⚠️ Douala sous tension après la réélection de Paul Biya
Depuis la proclamation officielle du Conseil constitutionnel confirmant la victoire de Paul Biya (53,66 %), Douala est en ébullition.
Des barricades ont été dressées à Akwa, Bonabéri et Bepanda, où la police antiémeute tente de disperser des manifestants déterminés.
« C’est le chaos total, on entend des tirs, des cris, et des gaz lacrymogènes », témoigne un habitant.
Les forces de sécurité ont multiplié les patrouilles, craignant une contagion vers d’autres quartiers. Plusieurs commerces ont baissé rideau, et la circulation reste fortement perturbée.
🗣️ Appels à la raison et symbolique du drame
Ce nouvel épisode rappelle la fragilité du climat politique au lendemain d’un scrutin contesté.
Des organisations de la société civile condamnent « un acte inhumain contre la liberté de la presse ».
« Ce n’était pas un militant, juste un citoyen qui voulait passer », témoigne un proche de la victime.
Le gouverneur de la région du Littoral a promis des poursuites exemplaires contre les auteurs de cette attaque « barbare et injustifiable ».
Pour de nombreux observateurs, cette tragédie symbolise le risque croissant de désinformation et d’amalgame dans une société sous tension.
« On peut revendiquer sans détruire, sans tuer », rappelle un responsable communautaire de Douala II.
🙏 Un Cameroun au bord du basculement ?
La nouvelle du survivant a redonné un peu d’espoir à une population éprouvée. Mais la question reste brûlante : jusqu’où ira cette colère ?
Alors que les appels à la paix se multiplient, le pays semble suspendu entre la peur et la raison.
Le drame de Douala vient rappeler que les mots et les rumeurs peuvent tuer, même quand les balles se taisent.

