Le journaliste et analyste politique Jean Bruno Tagne a jeté un pavé dans la mare politique camerounaise. Dans une sortie publiée ce mardi 21 octobre 2025, il affirme sans détour que le président Paul Biya est conscient de sa “sévère défaite” à l’élection présidentielle du 12 octobre.
« La sanction infligée à Paul Biya dans les urnes est sévère. Il le sait. Il connaît la vérité. Elle est juste difficile à avaler », a-t-il écrit.
Mais alors que la Commission nationale de recensement des votes vient d’annoncer la victoire du chef de l’État avec plus de 55 % des voix, la question se pose : le pouvoir reconnaîtra-t-il un revers politique que beaucoup jugent historique ?
⚡ “Il le sait, mais il n’assume pas” : une sortie choc signée Jean Bruno Tagne
L’ancien journaliste de Canal 2 International et de Naja TV n’a pas mâché ses mots. Selon lui, la débâcle du président sortant est si évidente qu’elle ne peut être ignorée.
« Paul Biya connaît la vérité, mais il refuse de l’assumer. Il risque d’aggraver son cas devant l’histoire », ajoute-t-il dans un ton empreint de gravité.
Cette déclaration intervient quelques heures seulement après la publication des résultats provisoires par la Commission nationale de recensement des votes, qui attribue plus de 55 % des suffrages à Paul Biya, contre environ 35 % à Issa Tchiroma Bakary et 3,4 % à Cabral Libii.
Pour de nombreux observateurs, cette sortie traduit la crise de crédibilité qui mine le processus électoral camerounais.
🔥 Opposition et scepticisme autour des chiffres officiels
Du côté de l’opposition, la victoire annoncée du président sortant est accueillie avec scepticisme.
Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), continue de revendiquer la victoire, assurant avoir obtenu la majorité absolue.
Plusieurs figures de l’opposition et acteurs de la société civile parlent d’un “résultat fabriqué”, évoquant des fraudes et des irrégularités observées dans plusieurs bureaux de vote.
« Ce n’est pas du jeu ! Les Camerounais ont voté pour le changement », confie un militant du FSNC joint par 237online.com à Maroua.
Le débat s’enflamme sur les réseaux sociaux, où la déclaration de Jean Bruno Tagne est largement partagée et commentée, certains y voyant “une parole de vérité”, d’autres “un discours risqué” dans un contexte politique tendu.
🧩 Enjeux et regards tournés vers le Conseil constitutionnel
Alors que les regards sont désormais tournés vers le Conseil constitutionnel, seul habilité à proclamer les résultats définitifs, la sortie du journaliste vient ajouter une dose de tension dans une atmosphère déjà électrique.
Le pays vit une attente crispée, entre appels au calme du gouvernement et contestations persistantes dans certaines villes.
« Si Paul Biya persiste à s’accrocher au pouvoir malgré la sanction des urnes, il pourrait se retrouver isolé, même parmi les siens », estime un analyste politique à Yaoundé.
La question reste entière : le Cameroun est-il prêt à affronter la vérité des urnes ?



